El Tunco et les moustiques affamés

El Tunco est très accessible au tourisme et dispose de bon nombre de logements et restaurants. Apparemment nous sommes ici au village balnéaire le plus apprécié du Salvador et pourtant l’ambiance est agréablement détendue, sûrement parce que nous sommes en semaine.

Dans l’une des deux voies qui mène à l’océan nous trouvons pour $15 une chambre douillette avec salle de bain à la Casa Makoi, une maison pleine de hamacs et de gens sympa bien tranquille. Si les prix sont si bas c’est qu’il y a beaucoup de concurrence, que la clientèle principale est salvadorienne et que nous sommes en semaine. Néanmoins les logements sur front de mer sont plus chers. Pour une chambre avec salle de bain partagée et bien peu de charme à la Tortuga, deux maisons plus loin, un autre hébergement avec piscine et super vue sur le spot de surf il aurait fallu payer $25.

Tobi trouve en deux temps trois mouvements une planche avec laquelle il s’essaie dans les vagues à deux pas et le lendemain matin au spot accessible aussi aux débutants du Pointbreak “El Sunzal” non loin. Finalement, comme ce sport dépend de la nature changeante les vagues sont si petites que même la location d’une planche ne vaut plus le coup et Tobi s’occupe de moi.
Il s’occupe de moi parce que depuis notre arrivée je suis une loque et que mon corps s’est couvert entièrement de plaques rouges. Un peu de fièvre et surtout l’impression que tous mes membres accusent le coup comme si je venais de réaliser un IronMan, me voilà sans doute victime d’un moustique bien mal intentionné.
Ainsi nous passons une bonne partie du séjour au centre de santé de La Libertad à attendre notre tour, faire quotidiennement des analyses, rencontrer des médecins et recevoir nombre de médicaments gratuitement. Il s’agit soit du chikungunya soit de la dengue mais je ne le saurai jamais puisque nous décidons de repartir, mes analyses n’empirent plus et c’est bien assez de temps passé ici. Puisque le risque de dengue hémorragique est écarté il n’y a plus rien à craindre. Nous sommes tous différents, je suis de très bonne constitution et pas un poids plume, c’est peut être pour ça que pour moi c’était loin d’être aussi handicapant que pour la plupart des gens atteints.

Le vendredi 8 juillet je me sens déjà mieux alors nous en profitons pour continuer la route.
Nous voulons remonter dans les montagnes sur la Ruta de las Flores. Nous prenons d’abord un bus qui longe la belle Costa del Bálsamo jusqu’à La Perla. De là le prochain bus ne semble partir que trois heures plus tard pour Sonsonate mais à nouveau nous avons de la chance, un pick-up de la police nous ramène 20km plus loin à Mizata.
Nous rions devant cette situation improbable, confortablement assis sur des chaises fixées à l’arrière du pick-up de la police et repensons à Matias et Jessica, cette formidable rencontre en Patagonie chilienne où nous avions dû nous cacher de la vue de la police à l’arrière de leur pick-up à trois, au vent, à la pluie, sur une piste pendant au moins une heure et demi.
A Sonsonate l’attente n’est pas bien longue, nous y prenons un dernier bus pour Juayúa dans les montagnes.

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