Les plages d’El Esterón et Las Flores

Après un pick-up et deux mini bus aussi inconfortables que d’habitude au Honduras suivis de quatre bus et un moto-taxi au Salvador nous arrivons à nouveau sur la côte Pacifique.
Si à la frontière du côté Honduras la sortie était longue (la file d’attente et la lenteur des douaniers) l’entrée au Salvador est vite expédiée avec en plus un sourire une bonne carte du pays en cadeau. Lorsqu’on voit la classe, l’organisation et le sérieux au poste de frontière on a du mal à s’imaginer qu’on rentre encore dans l’un des pire pays latino-américain niveau pauvreté et violence.

Car à l’extérieur le Salvador, petit pays surpeuplé de 6 millions d’habitants, n’est pas plus aimé que son voisin et surtout connu pour la pauvreté, les maras (gangs) et l’extrême violence qui en découle. En 2015 un habitant sur 13 avait une arme, sur les 500000 en circulation la moitié étant illégale. Le petit pays a même dépassé les statistiques d’homicides par habitant du Honduras (sur wikipedia, 69 meurtres pour 100000 habitants contre 1 meurtre en France, sources mitigées). Si le salaire minimum reste l’un des plus bas de la sous-région (US$250) il est meilleur qu’au Nicaragua (US$115) ou au Mexique (US$120) et le Salvador constitue néanmoins un véritable moteur productif sur le subcontinent (beaucoup de produits qu’on achète dans les pays alentours viennent d’ici).

Le chemin jusqu’à El Esterón nous donne déjà une première impression de la simplicité avec laquelle vivent dignement la plupart des salvadoriens. Après ces impressions et l’image biaisée que nous avons du pays à cause des médias, l’hôtel Tortuga Verde nous apparaît comme un petit paradis. Et si en ce week-end il est plein à craquer et il y a une ambiance de folie, en semaine on est bien tranquilles!

Le fondateur, un surfeur écoresponsable de New York, a pensé à tout. Le profit n’est pour lui qu’accessoire car des sous il en a. Ce qu’il a créé ici c’est un hôtel, restaurant, spa, centre de yoga, de surf, sanctuaire de tortues, retraite de pélican, plantation de noix de coco, lieu d’éducation au développement durable sur la plage. Tout est recyclé et réutilisé dans la construction ou le potager qui approvisionne la cuisine, des puits permettent une certaine indépendance pour l’eau, les cocos non consommées sur place sont replantées, les prix sont accessibles même aux locaux qui sont les principaux clients et en très grand nombre en ce week-end de cet endroit idyllique… Nous voici dans une “mini-room” d’un charme fou pour $18 la nuit (le dortoir coûte $10 par personne) et les prix au restaurant sont acceptables. Tout cet immense complexe emploie tout de même 65 personnes qui semblent heureuses d’y travailler dans une ambiance tout à fait relaxante. Voilà comment on créée des perspectives! Parce-que si “Tom” n’avait pas comme but de faire du profit lorsqu’il a bâti sa résidence secondaire, aujourd’hui le succès lui permet de continuer à investir dans son projet et de se faire connaître comme fervent défenseur des tortues marines et du développement durable au niveau national.

Las Flores

Un des points les plus attractifs pour les surfeurs c’est le bateau taxi à $1 tous les jours à 6h30 pour la Playa de las Flores à 20 minutes. Il s’agit d’une baie magique dotée d’une parfaite droite (vague). Tobi profite bien sur de l’occasion et s’il se lamente avec une mauvaise planche de location le premier jour Il peut grâce à Jeff, l’unique autre surfeur qui l’accompagne, prendre une super vague avec sa planche. Le lendemain avec une autre planche il a encore beaucoup de plaisir et le reste du temps nous profitons de notre petit paradis pour avancer sur l’ordinateur mais aussi pour admirer, nous promener sur la plage, nager, nettoyer la plage avec d’autres volontaires et passer de bons moments avec Jeff, notre séduisant nouvel ami californien.

Le 5 juillet nous reprenons un bus direction la Costa del Balsamo dans l’ouest du Salvador. Cette côte porte son nom pour les arbres qui la peuplaient déjà lorsque les espagnols sont arrivés. Cet arbre c’est le Baumier du Pérou (ou balsamó ici), il ne porte ce nom que parce qu’il était à l’époque exporté vers l’Espagne depuis le Pérou mais il ne se trouve qu’en Amérique Centrale. C’est dans cette zone du Salvador qu’il était le plus vénéré, en raison de sa résine utilisée dans la pharmacopée et les cosmétiques, et pour son bois.

Il nous faut à nouveau changer tous les quelques kilomètres de bus mais à chaque fois ou presque l’attente est nulle et surtout personne n’essaie de nous arnaquer comme nous avons déjà l’habitude dans les autres pays. Le Salvador nous fait résolument une très bonne impression, du fait de son apparente bonne organisation et l’accueil curieux et chaleureux des locaux qui ont sans doute moins l’habitude de croiser des touristes que dans les pays voisins. D’un autre côté le pays nous parait comme au Honduras très sale et pollué, encore plus qu’au Nicaragua. Par contre nous avons beau rester très vigilants, il n’y a absolument aucun danger ni violence en vue, pas un tatoué, pas un type bizarre, rien. Vraiment rien qui confirme la mauvaise réputation et les médias alarmants. Espérons que cela dure!

En attendant nous continuons l’exploration des plages, cap sur El Tunco!

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