Une semaine relaxante à Chacahua

Le village de Chacahua est isolé, seulement accessible en barque par la lagune.
La manière la plus économique d’y arriver est le colectivo où la barque après 10 minutes nous laisse sur les berges où un pick-up prend le relais pour 30 autres minutes de piste.
C’est pour cela que c’est bien tranquille à Chacahua, surtout dans la saison basse, on s’y sent bien et c’est justement pour cela que nous décidons d’y rester une semaine.

C’est ainsi que pour la première fois depuis un an nous retrouvons une sorte de routine journalière. Pour Tobi c’est petit déjeuner – Surf – déjeuner – Repos/ordi – Surf – Dîner – Dodo. Quand il surfe je passe plus de temps sur l’ordinateur à trier des photos et écrire et je me mets à la confection d’attrape-rêves avec les éléments trouvés sur la plage et le fil que j’ai acheté à la suite de mon atelier attrape-rêve à Areguá au Paraguay il y a 10 mois.

Pour Tobi les conditions de surf sont excellentes, sur la plage de Chacahua se casse une longue droite qui fonctionne presque chaque jour de notre séjour et dans laquelle il se trouve rarement plus de 15 surfeurs. Dans les meilleurs jours il peut rester plusieurs centaines de mètres sur la vague tellement elle est longue, il rentre tout excité chaque fois et cela fait plaisir à voir. Pour moi aussi le temps est doux, pas de temps à optimiser, pas d’obligation quelconque, c’est relaxant.
Notre logement est certes très simple (et pour 7,30€ la nuit le moins cher de tout notre voyage) mais il se trouve sur la plage que l’on observe depuis un petit balcon abrité. Je pose ma table sur cette petite terrasse et je m’occupe en regardant Tobi au loin.

Toute la semaine nous mangeons au Comedor de Bertita, la seule qui propose à manger sans logement et de la nourriture simple et moins chère que les restaurants sur la plage. Il nous suffit de lui demander la veille ce qu’on aimerait manger et elle nous le prépare. Elle est d’une agréable compagnie, intéressante, cultivée, drôle, super Bertita!

Le repas simple que nous dégustons le plus souvent au Mexique depuis que nous y sommes c’est la Tlayuda, une grosse tortilla de maïs de 40 cm de diamètre croustillante (elle n’est pas frite, elle est cuite sur une plancha) fourrée de viande, haricots rouges, fromage local, avocat, salade et diverses sauces puis pliée en deux. C’est très grand on se la partage et c’est délicieux mais difficile à manger (on en met partout!).
Chez Bertita nous mangeons aussi des Tacos, mais attention les Tacos cela n’a rien à voir avec ceux d’Old El Paso du supermarché ! La tortilla de maïs de petite taille (environ 12/13cm de diamètre) est souple, ni rigide ni en forme de U. Elle est ensuite garnie et soit frite (on l’appelle alors Taco Dorado, doré) soit chauffée sur la plancha. Elle n’est pas toujours vendue roulée, parfois on la plie soit même et on s’en met aussi partout. C’est ce qu’on trouve dans la rue aux heures des repas, le snack préféré des mexicains. Il y en a des multitudes de variantes comme les tacos al pastor, de la viande de porc style kebab, de camarones (crevettes), de pescado (poisson), de cabeza (plusieurs parties de la tête de l’animal), de pollo (poulet), de res (bœuf), pavo (dinde), de chorizo (rien à voir avec le notre!), de carnitas (petits morceaux de viande non identifiés…) etc.

La nourriture mexicaine comme elle est connue dans le monde n’est pas vraiment représentative de ce qu’on trouve ici. Tous ces plats que nous connaissons sont en fait des « antojitos », des plats de nourriture rapide, de rue et souvent des variantes texanes de la nourriture mexicaine appelée aussi Tex-Mex (le burrito ou la fajita par exemple sont des produits purement américain mais on peut parfois les trouver au Mexique).
On trouve aussi (liste non exhaustive)
– les Quesadillas sont des tacos au fromage, rien d’autre. Elles sont soit en demi-lune (une seule tortilla) soit en sandwich (2 tortillas) et sont souvent frites mais pas toujours. Lorsqu’on mélange fromage et viandes cela s’appelle Gringa, délicieux.
– La Flauta, une tortilla de plus grande taille, très légèrement garnie, roulée très finement (comme une flûte) et frite. Elle est plus sèche et se trempe dans une sauce.
– Les Tostadas sont des petites tortillas frites et croustillantes (comme les tacos d’Old el Paso) soit plates soit légèrement en forme de bol avec une garniture. Souvent la garniture est froide, de la salade, du ceviche, du guacamole, des fruits de mer mais pas seulement. C’est agréable, sur les stands il y a plein de choix et on peut se faire des assiettes avec plein de Tostadas différentes et savoureuses
– les Enchiladas ou Enmoladas sont des petites tortillas garnies et recouvertes de sauce comme leur nom l’indique, à base de chili ou à base de mole. C’est très nourrissant.
– les Chilaquiles, des chips de tortillas recouvertes de sauce et ou de fromage (comme les nachos, ces chips que l’on mange avec le guacamole) et cuites, si bien qu’elles ne sont plus croustillantes. On les sert souvent au petit déjeuner, c’est spécial !
Et enfin pour finir cette petite liste, les Tortas sont les sandwichs mexicains, un délice ! Ne pas confondre avec les tortas partout ailleurs en Amérique latine et en Espagne qui sont les gâteaux !

Au petit déjeuner on boit aussi du café de olla, un café qui cuit dans une casserole (olla) ou grande carafe pendant des heures. Le café mexicain est si léger que même les très jeunes enfants en boivent déjà. Mais les mexicains comme les guatémaltèques ont aussi un délicieux chocolat chaud épicé à l’eau ou au lait qui n’est pas seulement pour les enfants.

Voilà pour cette parenthèse gastronomique qui est loin de rassembler assez des richesses de la table mexicaine. C’est juste ce que nous avons trouvé pendant notre court séjour au Mexique.

Le jour de l’anniversaire de Tobi, Bertita commence par nous faire des pancakes, puis le midi nous dégustons chacun un ananas rempli de fruits de mer et un gâteau au chocolat qu’elle et son mari ont fait venir de la ville pour l’événement et le soir elle nous a préparé notre plat préféré, le mole negro au poulet dont je parle dans l’article sur Huatulco que nous partageons avec un petit groupe sympathique d’allemands et autrichiens que nous avons rencontré quelques jours plus tôt. Elle a même fait du Tepache, une délicieuse boisson légèrement alcoolisée à base d’ananas fermenté. Généralement, vu que c’est très léger (pas plus alcoolisé qu’une bière légère), les mexicains y rajoutent un alcool plus fort comme du mezcal.

Pour Tobi le jour de son anniversaire correspond à l’arrivée d’un swell un peu plus gros qui lui offre deux jours de bon surf et bien 12 heures dans l’eau pour nos derniers jours à l’océan de ce long voyage.

Contents et reposés nous quittons Chacahua le 20 août direction Oaxaca, la capitale de l’état éponyme. Nous repassons par Puerto Escondido pour revendre la planche de surf de Tobi et une longue journée nous attend.

Informations Pratiques :
On essaiera de vous vendre une excursion ou une ballade en bateau à prix touristique pour vous déposer à Chacahua, il paraît que c’est sympa et parfois si c’est un vrai guide on voit des animaux, souvent c’est juste un pêcheur qui veut arrondir ses fins de semaines. Si vous êtes du genre backpaper et économe, le colectivo part toutes les 15 ou 20 minutes et il coûte 5,80€ (deux fois 60 pesos). Demandez au taxi colectivo que vous prenez depuis la route à l’embranchement là où le bus vous dépose (il coûte entre 10 et 15 pesos par personne) qu’il vous dépose au colectivo pour Chacahua.

Nous avons logé sur la cabane la plus proche de l’eau et de la digue, au premier étage avec vue spectaculaire sur la baie. Il y avait une salle de bain et la construction, quoique rustique, était propre et bien entretenue. Il y avait une moustiquaire, très important ici car il y a beaucoup de moustiques. C’est la saison basse, c’est pour cela qu’on a pu négocier à 150 pesos dès la deuxième nuit (7,30€). La chambre à côté est pour 3 personnes et coûte 300 pesos la nuit sans négociation. Elle est plus sympa. Vous pouvez loger gratuitement dans votre tente ou hamac dans tous les restaurants de la plage si vous mangez au moins une fois au restaurant chaque jour. Il y a aussi d’autres cabanas qui ont l’air très bien entretenues à côté, les basques avec qui nous avons passé quelque temps payaient 250 pesos la nuit. Il y a deux cybercafés à Chacahua et très peu de réseau. Tout ceci vaut pour la saison basse : au mois de janvier et à Pâques c’est cher et plein à craquer, mieux vaut éviter!