En stop à Coyhaique

Joseph, Tobi et moi montons après 4 heures d’attente sous la pluie à Puerto Rio Tranquilo à l’arrière d’un pick-up le 28 décembre. Il faut nous cacher des carabineros car les amendes sont élevées.
Tous les trois avec nos gros sacs à dos à l’arrière il reste bien peu d’espace pour s’allonger mais nous tentons tant bien que mal de nous cacher de la vue. L’homme qui conduit semblait très stressé par la situation alors nous nous faisons tout petits.

La route est mauvaise, il fait froid et parfois il pleut. Heureusement que nous avons embarqué avec notre K-Way et nos sacs aussi sont protégés. Ainsi seuls nos genoux qui dépassent sont mouillés et sèchent aussi tôt au vent.
Nous résistons, tentant d’oublier la douleur, le froid, la rudesse du sol et l’inconfort de notre position. De toutes façons on ne peut pas bouger ! On ferme les yeux et on pense à autre chose. C’est jusqu’à présent notre voyage le moins confortable.

Au bout de deux heures, un temps qui nous paraît durer un siècle, la voiture s’arrête enfin lorsque la piste s’arrête : nous sommes à Cerro Castillo. A partir d’ici la route est asphaltée.

Nous avons une telle envie de faire pipi tous les trois que nous ne réfléchissons pas à insister de continuer avec ce couple, les remercions chaleureusement pour le risque encouru pour nous sortir de notre trou : sans eux nous y serions sûrement encore. Ils bafouillent, qu’ils sont désolés, que c’est horrible, qu’ils devaient rouler vite parce qu’un tronçon de la route en travaux devait fermer à une certaine heure et que nous étions en retard… enfin super sympathiques !

Nous quittons notre nouvel ami Joseph de Hong-Kong qui après avoir travaillé au Congo parle parfaitement le français en plus de l’espagnol et l’anglais bien sur. Un type épatant ! Il reste à Cerro Castillo pour visiter le parc national qui semble être l’un des plus intéressants à voir dans le coin. Nous choisissons de continuer car le temps passe vite et que nous ne sommes pas en avance.
Nous nous remettons sur le bord de la route le pouce en l’air en espérant avoir plus de chance que quelques heures auparavant.
Il y a plus de voitures qui passent et beaucoup avec de la place. Les gens ici ne s’excusent pas de ne pas nous prendre comme ils le faisaient tous avant d’un signe de la tête ou de la main expliquant symboliquement la raison. Les gens savent qu’il y a peu de transports publics et peu de trafic, nous sommes dans un endroit spécial.
Finalement après une heure d’attente un chilien sympathique s’arrête. Dans une voiture tout confort nous passons une deuxième partie du voyage bien plus agréable.

Coyhaique est la capitale de la région Aisen et avec à peu près 40.000 habitants la seule vraie grande ville de de la Carretera Austral. Sa situation au milieu des montagnes en fait une petite ville au panorama exceptionnel. Le centre fait une bonne et moderne impression. Les rues marchandes sont agréables et animées.


A l’hospedaje Simon Bolivar nous retrouvons Rebecca et Raphaël à nouveau qui avaient eu la chance de glaner deux tickets de bus et la malchance que le bus tombe en panne ce qui fait que nous ne sommes pas arrivés très longtemps après eux.

A Coyhaique nous faisons une machine, cherchons à réparer en vain notre appareil photo ou en acheter un nouveau et nous nous renseignons sur les ferry depuis les ports vers l’île de Chiloé ainsi que les bus en direction des ports. Nous voulons aussi avancer sur le blog et synchroniser nos photos sur le serveur pour une fois qu’on a un bon internet.

Malheureusement il n’y a qu’un bus par jour l’après midi direction Puyuhuapi et nous ne voulons pas rester si longtemps ici alors nous nous décidons d’abréger le séjour pour repartir dès le lendemain de notre arrivée. Nous voulons prendre un des deux ferry hebdomadaires de Chaitén à Quellón sur l’île de Chiloé dans quatre jours et il reste de la route jusqu’à Chaitén !

Nous voilà donc le 29 décembre à nouveau sur la route, à 15 heures après boire un dernier verre avec Raphaël et Rebecca.

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