Santiago de Chile

Le mardi 12 janvier nous partons en fin d’après-midi de Valparaiso pour regagner Santiago. Le temps passe vite et nous voilà avant l’heure de notre rendez-vous dans la métropole.
Du terminal nous sautons dans un métro, wouaou une vraie grande ville ! Ça faisait longtemps !
Santiago est une grande ville et cela se sent tout de suite. Il y a beaucoup de choses à y faire et à visiter mais cette fois nous ne sommes pas là pour le tourisme : nous venons visiter nos amis et régler notre problème d’appareil photo.

Dans le quartier de Bellavista notre apéritif d’attente se transforme en repas péruvien sympathique avec notre amie Javiera et son fils Mateo de huit ans avec qui nous faisons connaissance.
Avec Javiera nous avons partagé deux jours de trek intense dans la Chapada Diamantina au Brésil il y a quatre mois. C’était le début de notre voyage et depuis nous avons gardé contact et échangé sporadiquement des nouvelles. Ce repas joyeux sonne comme des retrouvailles avec une vieille amie. Javiera et Mateo nous accueillent chaleureusement pour deux nuits chez eux, sans se soucier de l’heure tardive ou du bazar que nous faisons. Mateo est curieux, ouvert et mur et sans difficulté nous avons des conversations d’adulte.

Le lendemain nous retrouvons Rebecca et Raphaël au mercado central une dernière fois au Chili avant leur départ pour la Colombie. Le marché est situé dans le centre historique de la ville et est un beau bâtiment en fer qui date de la fin du XIXe siècle. Dans le marché on trouve des bouchers, des poissonniers, des fleuristes, des boulangeries, des crémeries, des vendeurs d’herbes comme de boissons et d’artisanat mais surtout de nombreux restaurants qui servent tout ce que la gastronomie chilienne a à offrir. Cependant c’est un endroit privilégié des touristes ce qui lui enlève du charme et fait augmenter son prix.
Pour retrouver un marché plus populaire et manger au milieu des vrais chiliens nous allons à la Vega Central: c’est la même chose mais en moins chic et moins cher.
Raphaël n’avait pas encore goûté de ceviche chilien (plat typique des cotes latines du Pacifique qui basiquement consiste en une marinade de poisson cru dans du citron. Chaque pays a sa recette).

Nous nous disons au revoir et à dans quelques mois (en Colombie ou à Karlsruhe) et partons retrouver Shane, la sœur américaine de Tobi avec qui il a vécu il y a 15 ans lors de son année d’échange à Annapolis (Maryland). Shane est née au Chili et a été adoptée bébé par une famille américaine. Depuis l’année dernière elle s’est installée à Santiago.
Je ne l’ai vue qu’une seule fois et cette rencontre presque fortuite est joyeuse. Nous avons beaucoup à nous raconter surtout Tobi et elle qui partagent beaucoup de bons souvenirs. Ensemble nous prospectons pour réparer notre appareil photo ou en trouver un neuf.
Le soir elle vient même nous rejoindre chez Javiera et nous passons tous ensemble avec la maman de notre hôte une soirée agréable.

Le lendemain, après avoir renoncé à sauver notre appareil photo mort depuis sa chute lors de notre visite du Perito Moreno (personne ne répare dans de si courts délais) nous partons à la recherche d’un nouvel appareil.
Ce n’est pas simple: Il y a beaucoup de multitiendas (style Galeries Lafayette) mais pas de boutiques comme Darty ou Boulanger. Du coup notre choix est limité et nous ne trouvons dans tout Santiago que 2 ou 3 modèles d’appareils compacts qui répondent à peu près à nos critères. Nous nous décidons pour un Sony DSC WX350.

Le soir nous récupérons nos affaires et retrouvons Matías à une station de métro.
Avec Matías et Jessica nous avons passé quelques étapes sur la Carretera Austral : ils nous ont pris en stop depuis Puerto Rio Tranquilo et nous les avons retrouvé à Puyuhuapi pour deux délicieuses soirées et une journée dans le beau parc du Queulat. Encore une fois nous avons l’impression de retrouver de vieux amis après une longue séparation. L’accueil royal dans leur magnifique maison du cerro Manquehue et le repas singulier qui suit l’apéritif sophistiqué sur leur terrasse au bord des nénuphars est pour nous comme un rêve. Jessica est souffrante et pourtant elle a préparé un festin digne de l’endroit dans lequel nous nous trouvons que nous partageons avec son fils Raimundo et son meilleur ami arrivé à l’improviste.

Entre temps nous avons appris que Matías est réellement un architecte très connu dans le milieu. Lorsqu’il nous conduit jusque chez lui il nous montre quelques unes de ses réalisations toutes raffinées même lorsqu’elles sont de grande ampleur. Il semble toujours dessiner des bâtisses qui se fondent dans leur environnement. Son humilité va de paire avec sa douceur et il ne laisse rien paraître de son talent. Même de leur fantastique demeure nichée dans le cerro et orientée vers la nature il ne s’attribue aucun laurier : « il l’a dessinée dans la précipitation et estime qu’il aurait du lui consacrer plus de temps ». Des puits de lumière au plafond se reflètent dans des carrés colorés à certains moment de la journée, le jardin zen et vert englobe la demeure d’une vague de quiétude, d’harmonie et la hauteur des murs, des fenêtres (nul besoin de rideau) et des portes accentue le sentiment de petitesse et cependant une multitude de photographies familiales ainsi qu’un subtil jeu de lumières enrobe les pièces d’une aura chaleureuse.
Chaque élément de décoration semble choisi et approprié. Le grand nombre de détails ajoute dans la singularité de ce foyer que cinq grands enfants animent au rythme de leurs visites saccadées. La musique que Matías diffuse tout au long de nos moments ensemble (dans sa voiture et chez lui) est empreinte d’une douce et profonde langueur et s’accorde divinement avec la personnalité sophistiquée de nos hôtes et le flegme de Matías.
Ce n’est pas une maison témoin, c’est une belle maison vivante, une cuisine qui regorge de bonnes choses, des chiens qui régulièrement manifestent leur présence, les « enfants » (qui ont notre âge) qui papotent sur la terrasse et diffusent de la musique boum boum depuis leur smartphone.
Nous sommes impressionnés par la simplicité et l’ouverture d’esprit de Jessica et Matías malgré le niveau de vie dans laquelle ils semblent évoluer. Rien que leur intérêt pour des auto-stoppeurs trempés sur le bord d’une route isolée montre qu’eux aussi ont les pieds sur terre : « ils l’ont aussi fait quand ils étaient plus jeunes ! ». Raimundo, le fils de Jessica, part dans quelques jours étudier pour un semestre à Amsterdam et pense bien qu’il toquera à notre porte s’il visite la France.

Après une nuit dans ce havre de paix Matías nous redépose au même métro le lendemain matin et nous nous étreignons avec émotion, le vendredi 15 janvier. Nous partons passer le week-end à la plage, à Pichilemu.

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  2 comments for “Santiago de Chile

  1. Maman
    28. janvier 2016 at 12:21

    quelle chance d’avoir rencontré des gens si gentils! En même temps c’est normal, vous êtes tous les deux si humbles, gais et spontanés que vous attirez la sympathie comme un aimant.

  2. Britta
    6. février 2016 at 17:59

    Was für ein gigantisches Haus und Anwesen. Sehr beeindruckend.

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