La péninsule Valdés

Le bus que nous prenons à Buenos Aires le 26 novembre prend 18 heures pour arriver à Puerto Madryn. Il est tout confort même si l’hygiène laisse à désirer (je suis soulagée de pouvoir utiliser mon zizi qui me sauve de bien des pétrins ! Jamais sans ma Go Girl !). Cependant pour le reste, le chauffeur est bon, les repas et boissons sont en quantité suffisante et le fauteuil qui s’incline quasiment à l’horizontal suffit à nous donner quelques heures de répit.

L’arrivée à Puerto Madryn me rappelle celle à Campo Grande lorsque nous voulions visiter le Pantanal : Nous savons que nous voulons aller sur la péninsule (wikipedia) mais ne sommes pas plus préparés. Le seul bus du jour qui se rend au seul village de la presqu’île est déjà parti et nous ne savons pas évaluer le temps dont nous avons besoin sur place. Par ailleurs les bus qui partent pour le sud dans les jours prochains sont tous pleins et nous n’avons plus de batterie pour faire des recherches sur internet. Que faire ?
Nous décidons de louer une voiture pour rester indépendants et ne pas perdre de temps. Après avoir arpenté les diverses agences nous nous décidons pour la moins chère : partout c’est entre 1300 et 1400 la journée, chez Fiorasi c’est 1000 pesos. 100€ c’est déjà bien assez cher mais partir avec un tour opérateur pour une excursion de 5 heures sur la péninsule coûte 80€ par personne donc bon… ahlala la Patagonie va nous coûter cher !

Nous repassons à la gare acheter un billet de bus pour dans 48 heures et nous partons explorer le coin. Il fait beau mais le vent est froid. Nous descendons quelques kilomètres de cote vers le sud. La végétation est celle de la pampa, très sèche et composée d’arbustes. L’océan est calme, parce que nous sommes dans une baie protégée.
Nous visitons le musée « Ecocentro » qui nous parle de la baleine franche australe qui passe une partie de sa vie par ici, ainsi que tout l’écosystème et les autres animaux qui composent la riche faune de la région. Le musée est vraiment bien fait, joue sur le côté sensoriel, c’est un centre où se mêle l’art et la recherche scientifique.
Le village de Puerto Pirámides qui compte 500 habitants est vraiment charmant. Il a été construit autour du tourisme des baleines. Nous y dormons dans l’un des deux seuls hébergements bon marché, l’hostel Aloha, 20€ le lit en dortoir.

Le lendemain nous partons faire un tour sur la péninsule pour admirer les différentes bébêtes : A la caleta, les manchots de Magellan (et pas pingouins, j’ai appris quelque chose : Wikipedia « Les termes «manchot» et «pingouin» sont souvent confondus en raison des légères ressemblances physiques de ces oiseaux, et de la traduction anglaise penguin. Cependant ces deux sortes d’oiseaux n’ont aucune parenté proche: le manchot appartient aux sphéniscidés, tandis que le pingouin appartient aux alcidés. En outre, le manchot vit dans l’hémisphère sud, tandis que le pingouin se rencontre dans l’hémisphère nord, jusqu’en Bretagne et en Afrique du Nord. Enfin, contrairement au manchot, le pingouin sait voler. » desquels ne nous séparent que le respect que d’autres touristes n’ont pas, puis les otaries (à crinière, ou lions marins…) qui sont un peu plus bas, étalés sur la plage à marée haute, moment que saisissent les orques pour passer à table : Ces puissants animaux qui sont tout en haut de la chaîne alimentaire, je ne les ai vus que dans de grands aquariums. Ici c’est la vie réelle, ils ne sont pas domestiqués et ils ne mangent pas de poisson, ils mangent des pingouins, des bébés otaries et éléphants de mer et élaborent des stratégies maléfiques pour couper la respiration des baleines afin qu’elles sortent la langue et qu’ils puissent la lui subtiliser.
Quel monde cruel ! En attendant les orques chassent, ils foncent à toute vitesse pour choper les grosses feignasses qui se dorent au soleil. Pour que leurs petits apprennent le métier les maman jouent avec la nourriture, lancent leur proie en l’air pour mieux pouvoir la rattraper.
Méchants dauphins !

Nous partons vers la Punta Norte alors que tous les touristes (et il y en a!) restent observer les orques. C’est un choix : en cette période normalement on en voit peu, et c’est l’attraction principale. Nous avons vraiment de la chance d’en avoir vu mais le spectacle cruel n’est pas facile à regarder.
Tous ces tours opérateurs de respectent pas la limite de vitesse imposée par le parc et gâchent tout le paysage pour aller au plus vite : depuis Puerto Madryn il faut au moins une heure de route, puis 300km de pistes pour observer les quelques points de vue et prendre le temps nécessaire sur place. Alors ils roulent vite et soulèvent des nuages de terre sur leur passage ou écrasent les animaux qui traversent. Ils s’arrêtent partout et laissent les touristes piétiner alors que c’est interdit aussi. Les locaux non plus ne respectent rien, en dehors du parc les bords des routes sont jonchés de poubelle balancée depuis la voiture. Bref Elodie et sa patience légendaire…
Sur la route nous voyons beaucoup de guanacos (sorte de lamas) et de nandus de Darwin (voisin de l’autruche) et un mara (grand lièvre).
Nous choisissons, peut être à tort, de continuer et avons du coup droit aux pistes désertées et plus aucun touriste.
A la Punta Norte nous pique-niquons au milieu des peludos (pichi, petit tatou poilu) et observons à quelques mètres de nous les éléphants de mer (les plus gros phoques, dont les mâles ont un gros nez ou une petite trompe), qui ressemblent à de grosses et grasses limaces. Ici pas d’orques à la chasse parce que les bébés ne sont pas encore nés.

Avant je ne connaissais pas la différence entre les phoques et les otaries pourtant elle est simple rien qu’au niveau visuel: les otaries ont les membres arrières très développés et marchent assez bien alors que les phoques rampent difficilement sur le sol. Il y a bien sur plein d’autres détails pour les différencier mais c’est le plus frappant.

Ce sont des cousins différents de la grande famille des Pinnipèdes. Dans cette famille il y a trois espèces: l’espèce des Odobénidés qui ne contient que le morse puisque les autres types n’ont pas survécu aux changements climatiques (avec ses grandes dents pour casser la glace, il vit dans l’Arctique), les Otariidés (otaries et lions de mer, 16 espèces regroupées dans 7 genres) et les Phocidés (phoques et espèces apparentées, comme l’éléphant de mer. 18 espèces réparties en plusieurs genres).

Sur la péninsule Valdés il y a du spectacle à chaque période de l’année !

Lorsque nous rentrons à Puerto Pirámides après une piste droite qui prend une éternité il est 16 heures. Nous demandons chez Bottazzi quand le prochain bateau part et elle dit « tout de suite ». Allez hop, puisqu’elle nous garantit du résultat et que nous avons une réduction de 10 % nous montons à bord.
Effectivement 20 minutes après j’aperçois un mini geyser au loin mais ne peut pas le croire. Nous nous approchons et si, c’est bien une baleine femelle avec son enfant à côté d’elle. Nous sommes émerveillés, c’est notre première fois ! Pendant l’heure qui suit en verrons d’autres et serons parfois plus proche que de mesure (la règle dit que le bateau doit arrêter son moteur à cent mètres de la baleine et n’a pas le droit de s’approcher plus. Seulement si le mammifère s’approche de lui même il peut rester).
Cette expérience est vraiment exceptionnelle, nous avons beaucoup de chance.
Lorsque nous étions au Brésil il s’agissait de la baleine à bosses. Ici c’est la baleine franche australe. Elle a eu son petit il y a quelques mois et ils partent maintenant plus au sud se restaurer.

Le soir nous nous relaxons un peu à l’hostel avant d’aller manger. C’est un endroit touristique et les prix sont en fonction. Pour les baleines le tour coûte 890 pesos (89€, je désigne toujours le taux officiel), même prix pour les 6 agences du village. Pour le resto, au pub guanaco nous en aurons pour 45€ avec pourboire, c’est aussi parce que nous faisons attention aux dépenses et ne nous empiffrons pas. L’ambiance comme la nourriture y sont délicieuses et c’est une brasserie qui sert sa bière fait maison.

Le lendemain matin nous prenons la route du retour non sans passer par la loberia à 5 kilomètres du village. C’est un magnifique point de vue sur la baie et sur un espace peuplé par les « lobos », les otaries (à crinière ou lions marins). On les observe et écoutons un moment, les mâles au milieu de leur harem, puis Tobi aperçoit quelque chose qui bouge sur la surface limpide de l’eau. C’est une magnifique journée sans vent, pas comme hier. Du coup la visibilité n’en est que renforcée et bientôt nous apercevons une baleine avec son petit au loin, puis une autre d’un autre côté. Incroyable non ?
C’est vraiment la toute fin de la saison des baleines et le tout début de la période des orques et nous avons eu de la chance de voir les deux !

Sur ces belles images nous repartons le dimanche 29 novembre. Voiture rendue, nous prenons notre bus pour Rio Gallegos qui doit partir à 13h10 et nous déposer plus de 1000 kilomètres plus au sud le lendemain.

  1 comment for “La péninsule Valdés

  1. Helmi
    13. décembre 2015 at 11:25

    Haben gerade mit Georg und Maria den Text gelesen und das Video und die Bilder gesehen. Sind wieder sehr beeindruckt. Vor allem das Video hat uns gut gefallen. Weiterhin: Gute Reise! 🙂 Helmi

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