Pantanal

La journée à São Paulo est vraiment passée vite, nous laissant tout juste le temps de rentrer, faire une toilette de chat, repartir, faire un saut par un supermarché et une lanchonete pour assurer un repas gourmand pour le soir et le lendemain matin et arriver à l’heure à la gare.
Le bus dans lequel nous montons est parti de Rio à midi et demi. Il est très confortable. On nous prête même un petit oreiller et une couverture chaude dans laquelle nous nous lovons et passons une nuit correcte pour la première fois sur un trajet de nuit.
Deux toilettes propres à bord, le wifi et un très bon conducteur, il faut que nous recommandions cette bonne compagnie la Andorinha.
Au petit matin du 14 octobre nous faisons une pause au milieu de nulle part pour boire un café et quelques heures plus tard nous arrivons légèrement hébétés à Campo Grande.

S’il n’est que 9h30 le baromètre a déjà dépassé les 30 degrés. Il fait chaud et nous ne sommes pas préparés pour la suite.
Campo Grande est la capitale bouillante de l’État de Mato Grosso do Sul appelée aussi « Cidade Morena » non pas pour ses femmes bronzées mais pour la terre rouge qui la composent que nous avons déjà remarquée depuis que nous sommes réveillés. Campo Grande est surtout la porte d’entrée pour le Pantanal que nous bouillons de découvrir. Malheureusement il est difficile de vraiment se préparer d’avance à cette visite sans passer par des tours opérateurs, et nos guides ne sont pas à jour. Nous voyageons avec un vieux Lonely Planet du Brésil (mai 2011), un vieux Stefan Loose du Brésil (2011) et le dernier Lonely planet pour toute l’Amérique du sud qui est récent mais pas assez précis.

Dans le terminal de bus il n’y a pas internet. Zut ! Un bureau de tourisme nous envoie vers les deux tour opérateurs du Pantanal du terminal. Nous écoutons l’offre du premier et espérons trouver une autre offre en ville puisque le second est momentanément absent.
Nous prenons donc un bus pour le centre. Une chaleur étouffante, cette terre rouge qui vole, les 2 kilomètres que nous marchons nous achèvent et la ville n’a encore rien d’attrayant. Dans un hôtel sans charme nous faisons connaissance avec un gai-luron, Rodrigo, que nous avons failli rencontrer dans son agence de la gare. Il est particulièrement convainquant et nous décidons de booker le tour avec lui, tour qui commence… tout de suite ! En effet Mia, une autre touriste qui devait arriver plus tôt ce matin, a du fait de son retard raté la navette de ce matin et sera conduite dès maintenant dans le Pantanal, nous pouvons profiter du voyage et en plus gagner une nuit gratuite. Bon deal !
Rodrigo nous accompagne pour chercher nos sacs à dos laissés à la consigne du terminal de bus, nous emmène à la banque retirer des sous et nous laisse même manger avant de nous abandonner au chauffeur. Et l’aventure ne fait que commencer !

Le tour qui devait nous coûter un bras (on s’y était préparés) est moins cher que prévu. 2 nuits (+ 1 offerte) et 2 jours et demi pour R$ 500 par personne (un peu plus de 100€) comprenant tout (transport aller, pension complète et 6 excursions avec guide) sauf le trajet retour directement à notre prochaine destination, Bonito.
Notre budget étant de R$ 200 par personne par jour tout va bien (rappel, nous avons prévu 50€ par personne par jour pour ce voyage).
C’est la route São Paulo – Campo Grande qui nous fait dépasser le budget (le trajet a coûté R$ 200 par personne à lui seul). Mais nous sommes largement en dessous du compte prévu au bout d’un mois, nous avons dépensé 1000 euros de moins que prévu ! Pas mal hein !

Donc sans avoir perdu la moindre minute nous sommes en route pour le Pantanal, quelle chance comme toujours ! Nous faisons la connaissance de Mia avec qui nous passerons les prochains jours et sommes déjà impressionnés par cette jeune grand-mère néerlandaise qui part seule dans la savane brésilienne sans parler le portugais. Cette passionnée d’animaux a déjà parcouru toute la planète à la recherche d’animaux sauvages à observer, et elle en connaît un rayon !
Nous avons choisi une partie de ses photos pour la sélection que nous publions, son appareil est un tic plus gros que le nôtre.
Le trajet dure 6h30 (dont 1h30 de piste) dans un pick-up climatisé assez peu confortable et nous sommes heureux lorsqu’enfin nous arrivons, après 24h de voyage. Le Pantanal est isolé !
Au coeur de l’Amérique du sud le Pantanal, immense plaine alluviale, est la plus grande zone humide du monde, 20 fois les Everglades de Floride, 210000 km². Un peu moins de 100000 km² appartiennent à la Bolivie et au Paraguay, le reste est brésilien et partagé entre les états de Mato Grosso et Mato Grosso do Sul où nous allons.
Dans cette région il y a peu d’habitants et pas de ville. La seule route est une piste, la Transpantaneira ou MT-060 qui s’étend sur 145 km surélevée et parcourue de 122 ponts de bois et pour le sur où nous nous trouvons, la “Estrada parque” aussi surélevée et entrecoupée de ponts de bois qui fait une boucle pour rejoindre la ville de frontière avec la Bolivie, Corumbá : en période de pluie, de novembre à mars, les rivières sortent de leur lit et remplissent cet ancien bassin sédimentaire du quarternaire et 80 % de la région est inondée. L’eau monte jusqu’à 3 mètres ! C’est du au fait que la distance à la mer est énorme (1500km) que la plaine n’est qu’à 150m d’altitude et que les rivières qui la parcourent n’ont presque pas de dénivelé L’eau ne peut donc pas s’évacuer.

L’arrivée de nuit ne donne pas une image idyllique. Des nuées de moustiques et tout un tas d’insectes partout, je grince des dents! Nous avons choisi un logement en dortoir. La chambre est propre à « l’hotel Fazenda Arara Azul » et nous y sommes seuls.
A part nous trois, un groupe de 10 tchèques (bruyants et pas sympas) est arrivé le jour même, et un couple de colombiens qui campent et c’est tout. Pourtant c’est immense !
Le repas est déjà servi, de la nourriture locale préparée par deux véritables personnages sortis de bande dessinée qui ne font que pouffer de rire (une p’tite grosse et un grand maigre « grande folle » avec tout juste 2 dents).
Quelques mots échangés avec les colombiens qui mangent les piranhas pêchés le jour même nous mettent déjà dans l’ambiance. Ils nous montrent des perroquets bleus, « aras hyacinthe » qui dorment juste là dans le cocotier et tout près les yeux jaunes des croc… caïmans qui peuplent le marais. Au dodo, vivement demain !

Les journées du 15, 16 et 17 au matin commenceront toutes très tôt avec petit déjeuner frugal à 6 heures et des activités nature avec Mia et Emisson notre guide particulier barbu qui est toujours pieds nus « parce que c’est comme ça qu’on marche le mieux ».
Jamais nous n’avons entendu le « silence ». Si nous avions dormi sans la climatisation nous aurions été réveillés comme Mia au lever du jour par des centaines d’oiseaux qui ne s’arrêtent que la nuit lorsque les insectes prennent le relais. Il y a 650 sortes d’oiseaux recensés au Pantanal et je regrette de ne pas en savoir plus sur l’ornithologie ! Tellement de variétés je n’en avais vu que dans des zoos !
Au gré de nos longues heures de marche dans la savane et la forêt nous ne comptons pas les singes hurleurs, perroquets verts, rouges et bleus et autres volatiles aux mille couleurs (spécialement des toucans, des ibis et autres oiseaux échassiers, martins pêcheurs, pics, buses, des aras hyacinthe en voie d’extinction et jabirus d’Amérique emblèmes du Pantanal…), agoutis, coatis roux, sangliers, biches, capivaras (plus gros rongeur du monde qui ressemble à un énorme hamster, très répandu ici), caïmans « jacara », abeilles et ruches naturelles, moustiques (snif) et même un tatou et une loutre géante. Nous n’avons pas vu de tapir, tamanoir, anaconda, paresseux ni jaguar qui vivent pourtant ici en grande quantité, mais nous ne sommes pas dans un zoo et pour voir tous ces animaux nous avons marché, ramé et trotté pendant de longues heures de jour comme de nuit par des températures infernales.

Si comme nous vous pensiez que l’Amazonie devait être le meilleur endroit du monde pour observer des animaux sauvages vous serez surpris d’apprendre que non. L’Amazonie laisse trop de cachettes ce qui rend l’observation difficile, alors que dans le Pantanal pas de jungle épaisse mais tout autant de bébêtes sauvages qui se rapprochent des points d’eau en période sèche. Elle est peu accessibles et donc aussi peu fréquentée. La région est presque toute privatisée et donc pour la visiter il faut loger dans des « fazendas » (ranchs) desquels les excursions sont organisées suivant le niveau de prix. Certaines offrent même le gîte à qui booke les excursions.

Nous avions très envie de visiter cette région et ne sommes pas déçus, surtout que le prix est largement abordable. Bon, il faut dire que notre fazenda était très simple ! Il y manque pourtant pas grand-chose pour la mettre au niveau de la concurrence ! Par exemple l’endroit pour les hamacs est là et pourtant pas de hamacs !
Nous avons fait plein de randonnées, une balade en barque sur le rio Abobral avec et sans moteur, une balade en « pick-up panoramique » de nuit et une balade à cheval. La pêche au piranha est aussi un tour typique organisé mais nous l’avons annulé par sensibilité pour notre amie Mia qui n’aime pas faire mal aux animaux. Pas d’internet, de télévision, de téléphone ni de musique, seulement le chant (assourdissant si j’ai le droit de le dire) des oiseaux.
Une coupure dans le temps !

Le 17 octobre il est déjà temps de partir, après une balade à cheval nous prenons la piste qui nous ramène à la route principale pour nous conduire à Bonito, mais ça, c’est une autre histoire !

Après bien des soucis techniques avec notre petit ordi voici enfin une première petite vidéo du Pantanal. Soyez indulgents, les conditions ne nous permettent pas un montage formidable. Nous espérons que cela fonctionnera quand même.

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  5 comments for “Pantanal

  1. Meggie
    24. octobre 2015 at 19:27

    Ich bin überwältigt von Euren Eindrücken und Eurer Fähigkeit, alles online zur Verfügung zu stellen 😳😘

    • Elodie & Tobi
      4. novembre 2015 at 14:49

      Danke Meggie!! Wir schreiben für euch und es freut uns riesig dass ihr uns liest!! viele Lieben Grüße

  2. Babs
    24. octobre 2015 at 20:37

    Superschöne Bilder von den Hyazintharas! Und habt Ihr beim Angeln Glück gehabt? Weiterhin viel Spaß!!!

  3. Mia de Rooij
    9. novembre 2015 at 14:19

    Dear Elodie & Tobi,
    Nice to read your story’s. I had a great time in the Pantanal also because of your pleasant company.
    I had the luck to see the jaguar in the north, it was so beatiful!
    If you are interested you can find my photo’s on FB under “mijn albums”.

    I hope you will enjoy the rest of your traveling and be safe.
    Warm regards,
    Mia

  4. Zouzou
    11. novembre 2015 at 0:25

    Quelles jolies photos, quel beau film ! Merci encore pour le partage de vos instants de vie , de vos émotions et de votre expérience ! Bisous doux

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