En bateau de Necoclí à Capurganá

Le matin du 5 mai il est temps de quitter Tolú. Un vélo-taxi nous dépose au petit terminal des bus où nous montons sans attendre dans un gros bus climatisé et moderne pour Montería (en aparté, nous ne savons pas que ce sera notre dernier vrai beau bus pour des mois à venir!).
A Montería il nous faut faire une escale: nous n’avons pas encore de dollars pour le Panama et qui sait quand nous pourrons en changer. Nous profitons donc de la pause de midi pour nous en procurer à un super taux à la banque et déjeuner près d’un arbre magique peuplé de nombreuses espèces d’animaux exotiques (voir vidéo).

La route se poursuit et nous arrivons presque à la tombée de la nuit à Necoclí, la destination la plus proche pour traverser le golfe d’Urabá pour rejoindre Capurganá (nb. pour les voyageurs, on peut aussi traverser à Turbo, c’est le même prix mais deux fois plus long, utile quand on arrive du sud et pas de la côte caribéenne).
Nous trouvons un logement climatisé (ouf! Trois douches et ça repart!) et partons faire quelques courses: apparemment les prochaines destinations serons isolées alors mieux vaut être équipé.
La surprise nous attend juste après à l’entreprise de transport en bateau du lendemain: au delà du bagage de 10 kilos l’excédent sera facturé. Quelle bêtise! Du coup le soir nous mangeons les melons et les fruits les plus lourds et j’en profite à nouveau pour réviser mon sac et me débarrasser de deux kilos.

Le lendemain nous sommes au bord de l’eau une heure avant le départ comme c’est conseillé. De plus en plus de monde arrive et nous sommes un peu inquiets, surtout quand éclate l’orage. Le voyage prend du retard et compte tenu des trombes d’eau qui tombent les organisateurs amènent un deuxième bateau: ainsi nous ne sommes qu’une trentaine par bateau au lieu des 70 prévus et pouvons rester presque au sec.
Jusqu’à la dernière minute finalement nos bagages ne seront pas pesés, tant mieux! Déjà à presque 20€ le trajet par personne nous trouvons que ce n’est pas donné (tout est relatif bien sur, comme ça tout de suite ça sonne très radin mais pour le même prix on peut passer 12 heures dans un bus en Colombie) mais il n’y a pas beaucoup d’alternative: un cargo (nous n’avons plus trop de temps…) ou un avion (ah non alors!).

Après 45 minutes d’un trajet bruyant, un peu brutal et mouillé nous arrivons enfin à Capurganá.
Le village nous semble bien plus touristique et développé que ce que nous avions imaginé! On ne se croirait pas dans un endroit tellement isolé au milieu de la jungle des FARCs! Ici il débarque tous les jours jusqu’à 140 personnes par bateau pour passer quelques jours, ainsi que ceux qui viennent de Medellín en avion (pas plus cher).

Nous nous trouvons une chambre pas trop chère en arrière du village et ne tardons pas à commencer à chercher notre solution de sortie. Très vite notre recherche s’intensifiera et c’est assez fébrilement que nous déciderons de partir au plus vite. Pourquoi donc? Cet endroit est pourtant charmant !

  • nous avons rendez-vous dans 8 jours à la ville de Panama avec mon papa et voulions passer quelques jours avec la maman panaméenne de Tobi avant
  • Il n’y a aucune place sur les vols depuis le petit village de frontière du Panama dans les jours qui viennent car apparemment ce village est plein de réfugiés cubains sur des listes d’attente pour en partir
  • Il n’y a aucun trajet officiel et régulier en bateau, pas possible de planifier. On dit qu’il y a des barques tous les jours mais pas de certitude, pas de contact, tout ce qui se passe là-bas de l’autre côté de la frontière est comme “top-secret”. Pourtant ce n’est pas si loin!

Devant toutes ces questions sans réponses nous préparons nos affaires pour un départ imminent, dès que le bureau de la migration aura ouvert pour obtenir nos tampons de sortie. Nous qui voulions rester un peu tranquille, c’est raté !

Le lendemain nous sommes à 8h sur le ponton des bateaux et guettons les départs. On parle avec les gens, on interroge tout le monde et trouvons un type qui veut bien nous amener à la frontière pour bien moins cher que les autres : Normalement une barque privée coûte 120000 pesos et il nous amène pour 90000 pesos (à peu près 26€). Pour revenir au trajet Necoclí-Capurgana qui prend le même temps, il s’agissait d’un bateau chargé de 70 personnes qui nous a coûté 120000 pesos. Ici c’est une barque privée…
Sinon il y a des barques collectives mais personne ne peut assurer qu’il y en aura une aujourd’hui. Dès que la douane ouvre nous faisons nos papiers et dès que notre lanchero revient de sa course nous partons. Au revoir la Colombie !

Nous avons passé 30 jours en Colombie dont 22 avec notre copain Ronny et avons été conquis ! Les gens sont des crèmes, toujours à vouloir aider et curieux, on s’est sentis complètement en sécurité aussi. Niveau budget nous avons dépensé 99€ par jour à 3 personnes et estimons que la vie n’est pas très chère. La côte caribéenne plus touristique pratique des tarifs bien plus élevés dans tous les domaines et nous y avons eu très, trop chaud.
Encore une fois nous quittons un pays avec des envies d’y revenir !

 

 

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