Concepción Bamba

Lorsque notre bus depuis San Cristóbal de las Casas arrive à Tehuantepec à 5 heures du matin il fait encore nuit noire. Pour ne prendre aucun risque nous nous décidons d’attendre les premières lueurs du jour avant de continuer notre route. Nous prenons ensuite un bus local pour Salina Cruz et depuis là un autre direction Bahias de Huatulco duquel nous descendons 45 minutes plus tard seuls au milieu de nulle part au croisement de la route qui arrive de Concepción Bamba. Même à cette heure-ci nous sentons déjà une chaleur accablante et n’avons que moyennement envie de finir la route à pied, nos sacs sur le dos après une nuit peu reposante dans le bus. Nous avons été souvent réveillés par divers barrages sur la route, on nous a demandé nos passeports au milieu de la nuit et nous étions plusieurs fois arrêtés. Notre sac en bas a été aussi fouillé, on l’a récupéré ouvert mais il ne manquait rien. Nous avons de la chance, un moto-taxi surgit et nous nous y engouffrons pour la plage, juste après avoir échangé avec un couple de français râleurs qui en revenaient et n’en avaient que méchantes paroles.

Concepción Bamba est un petit village. Nous nous logeons au Cocoleoco Surfcamp qui jouit d’une belle publicité dans le Lonely Planet. Nous ne sommes pas aussi emballés que le guide par le couple franco-mexicain qui le gère mais nous sentons quand même bien ici. Il ne nous faut pas longtemps pour nous retrouver nez à nez avec quelques visages familiers: Mickael, Maelle et Camille que nous avons rencontré aux lacs de Montebello dans les montagnes du Chiapas. Nous nous entendons bien et profitons de leur agréable présence pour manger et nous baigner ensemble. En plus Tobi a la chance que Mickael lui vende sa planche de surf avant de repartir ce qui lui permet de profiter dès la première plage mexicaine du surf avec son propre matériel.

Sur la plage de Bamba il y a d’énormes blocs de granits qui ont été disposés sur un bras de mer à l’époque où une carrière non loin était exploitée. S’ils ne servent plus au chargement sur les bateaux ils ont permis de faire connaître cette plage grâce à l’effet papillon: deux vagues (droites) qui se sont créées inopinément, certainement pas le souhait des exploitants de cailloux, amènent quelques intéressés sur cette plage isolée. En dehors du surf ce sont aussi les tortues qui attirent du monde, malheureusement encore trop pour l’extraction et la consommation des œufs et pas assez pour la conservation.

Malgré l’influence notoire de l’homme dans cet endroit isolé le paysage sur la plage de Bamba reste à couper le souffle, spécialement chaque jour en début de soirée sous la palapa rustique qui nous restaure lorsque de gros orages teignent l’horizon. Ce sont sûrement les restes du cyclone Earl arrivé par les Caraïbes sur la péninsule du Yucatán. Ici au Pacifique il a aussi pris forme d’une dépression pour se diriger ensuite vers la basse Californie sous forme d’ouragan. Nous avons de la chance et n’en vivons que la pluie. Nous dégustons nos gros poissons grillés et rentrons nous abriter de bonne heure sous la moustiquaire.

Le 6 août alors que pour le deuxième jour il pleut à torrents nous partons pour la ville touristique Bahias de Huatulco pour chercher une chambre au toit bien isolé et internet.

Informations pratiques:

Le Cocoleoco propose plusieurs types de logement, le moins cher restant un emplacement pour planter la tente à $5 je crois. Pour 220 pesos (12,50€) nous avions une petite chambre privée simple et propre. Les sanitaires plus loin sont à la mexicaine (ablutions avec l’eau du puits “pour offrir une expérience authentique”), l’eau potable est payante, l’internet est uniquement pour consulter ses emails en urgence (pas de skype ni facebook) et le restaurant est relativement cher lorsqu’on s’est habitué à la nourriture locale abordable mais on est tout de même loin des prix américains ou européens: 100 pesos (5€) le plat unique du soir ou 25 pesos le (pas très bon) café américain. Pas de cuisine accessible cependant et les planches de surf offertes à la location sont limitées et en mauvais état. Prévoyez même que la vôtre déjà maintes fois réparée cassera, et qu’il faudra s’acquitter d’au moins 100 dollars pour compenser l’immense perte (histoire contée par les français rencontrés à notre arrivée, qui partaient légèrement remontés). Avoir sa planche c’est plus qu’un luxe, c’est un conseil, mais la plupart des visiteurs ici ont la leur.

Sinon, juste derrière il y a un autre logement qui n’est dans aucun guide et qui semble avoir émerveillé plusieurs personnes… Apparemment en tous points bien mieux que le Cocoleoco.

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