L’île d’Ometepe

Le 8 juin 2016 nous passons la frontière du Costa Rica au Nicaragua. Nous sommes marqués par la très grande démonstration de forces du côté nicaraguayen : les ticos et les nicas ne sont pas les meilleurs amis, il y a encore des conflits et en ce moment notamment du côté de la frontière géographique de la rivière San Juan en raison des travaux pour le canal qui commencent.

Dès la route nous apercevons les sommets de l’île d’Ometepe et depuis les rives du lac elle semble impressionnante, sensation qui s’intensifie à mesure que nous approchons depuis notre embarcation comble et de fortune de San Jorge à Moyogalpa. Devant nous s’élève l’imposant volcan Concepción et derrière lui son [un peu plus] petit frère le volcan Maderas.

Il fait très chaud lorsque nous débarquons sans but précis du bateau sur l’île de 30000 habitants. Nous commençons donc par déjeuner pour en parler et profitons de l’offre imbattable d’un taxi de nous emmener à Santa Cruz. Très vite nous remarquons que l’île n’est pas si petite qu’elle semble sur la carte, de Moyogalpa à Santa Cruz sur l’isthme entre les deux volcans ce sont tout de même 30km.

L’île d’Ometepe est bien ouverte au tourisme et accessible même si les transports en commun sont suffisants mais limités. Il y a beaucoup de jolis et chics logements, toutefois nous sommes loin des masses de monde, exactement comme on l’aime.

A la finca Porvenir nous trouvons un logement simple au milieu d’une nature idyllique un peu en dehors de Santa Cruz avec vue sur le volcan Concepción. D’ici nous sommes au pied du volcan Maderas que nous envisageons de grimper demain.
Un petit rafraîchissement dans les eaux tièdes du lac avant de faire quelques courses pour la randonnée de demain et bien vite après le repas du soir nous nous retirons dans nos chambres respectives.

Le réveil sonne de bonne heure, nous voulons gagner la course contre la chaleur et commençons à 6h30 depuis l’auberge. Cette compétition là il ne faudra pas longtemps pour nous rendre compte que nous ne la gagnerons pas. Baignés de sueur nous nous battons sur un chemin aussi abrupte que boueux jusqu’au sommet. Après des heures plus ou moins heureuses nous avons l’impression d’y être mais comme nous sommes au milieu de la jungle nous n’avons aucune visibilité. Nous commençons à regretter de ne pas avoir engagé de guide et être juste guidés par le GPS sur le portable de Tobi.
A la recherche d’un endroit correct pour faire une pause déjeuner nous nous contentons d’un coin un peu moins trempé pour absorber quelques forces.
Juste après cet intermède et déjà en route pour la descente nous tombons sur le sommet dégagé du volcan à 1394 mètres avec une vue sensationnelle. A cet instant nous culminons au sommet de la réussite de notre entreprise hasardeuse et laissons exploser notre joie.
Cependant il ne faut pas s’attarder, nous avons mis bien plus de temps que prévu pour en arriver là et s’il y a bien une chose que nous savons c’est qu’il faut arriver en bas avant la nuit. L’après midi a débuté et nous ne serions pas les premiers à nous perdre sur ces sentiers hasardeux.
La descente aussi est sportive et aussi raide que crottée mais nous y prenons beaucoup de plaisir : on se croirait dans une forêt magique et nous attendons à croiser quelque elfe ou farfadet entre deux branches. Il faut se faufiler entre les racines, s’accrocher aux passe-mains, sauter, grimper, se hisser et on adore. Pendant toute cette journée nous ne croisons que deux petits groupes accompagnés d’un guide et si l’on veut se plaindre du bruit ce sont les singes hurleurs qu’il faut blâmer.

Contre toute attente nous arrivons au bout à Mérida avant la nuit, à point pour le coucher du soleil. Si nous arrivons de l’autre côté c’est que nous avons changé de route en pensant que celle-ci serait mieux marquée et moins dure.
Après 12 heures intenses à pied nous sommes heureux de trouver un taxi qui nous ramène à bon port.

Le temps que nous avons mis n’est pas représentatif de cette excursion (sans les pauses et les détours à cause de l’incertitude sur la route on aurait mis, à notre petit rythme, probablement un peu moins de 6 heures juste pour l’ascension) et je ne veux pas que cela dissuade des intéressés. Tout d’abord nous ne sommes pas des randonneurs confirmés. Malgré tout il faut savoir que pour cette ascension, si le relief est très escarpé (1300 mètres de dénivelé en 7 kilomètres) le souffle vient vite à manquer lorsqu’on est pas habitué surtout sous de telles conditions climatiques. Le deuxième paramètre important est qu’il faut avoir confiance en ses pieds car le terrain est hasardeux, les pierres glissent et bougent, la terre est boueuse: ne tentez pas cette expérience si vous êtes anxieux. J’ai eu du mal pour la montée (le souffle) mais pas pour la descente que j’ai adoré!

Le lendemain nous prenons le bus du retour pour Moyogalpa. Une dernière halte nous permet de profiter de l’eau fraîche et cristalline de la piscine naturelle d’Ojo de Agua à 1,5km au nord de la playa Santo Domingo. C’est bien tranquille et isolée en pleine nature, un vrai havre de paix.

Ensuite un bus nous dépose à San Jose sur la côte sud de l’île où notre correspondance n’est que de courte durée : un beau ferry hollandais nous ramène à notre point de départ d’il y a deux jours.

A San Jorge nous accueille de nouveau un sympathique et têtu chauffeur de taxi qui donne tout pour nous transporter et avec qui nous finissons par arriver à un accord : il nous ramène sur la côte Pacifique à la playa Maderas isolée via un distributeur de monnaie pour une somme pas très modique (30$) mais qui nous permet d’arriver aujourd’hui : en bus cela n’aurait pas été possible.

  1 comment for “L’île d’Ometepe

  1. Helmi
    19. juillet 2016 at 11:17

    Respect, cette altitude /Höhe et par cette chaleur/ bei dieser Hitze!!!

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