Le parc national Omar Torrijos

Après quelques jours tranquilles à Panama ville suivis d’un “canal total” en compagnie de papa qui nous y a rejoint nous partons de bonne heure le mardi 17 mai.

Un métro nous conduit au grand terminal de bus de Panama ville et nous voici partis dans un beau bus kitch climatisé pour Penonomé où nous voulons déjeuner et nous approcher des chapeaux réputés. Il fait une chaleur torride dans cette ville lorsque nous arrivons à l’heure du déjeuner. Notre motivation s’affaisse à mesure que nous avançons avec notre charge sur le dos. Finalement après un déjeuner local dans un comedor nous ne faisons qu’un petit tour avant de décider de repartir.

Nous aimerions bien nous approcher un peu plus de l’endroit précis d’où viennent les chapeaux du Panama. Ils sont plutôt fabriqués dans la province de Penonomé et plus particulièrement à La Pintada. Attention on ne parle pas du chapeau qui s’appelle Panamá, celui qui est devenu célèbre grâce au président Roosevelt notamment et qui a peut-être obtenu son nom du fait de sa popularité lors de la construction du canal lorsqu’il y a été importé en masse pour protéger les travailleurs à la fin du XIXe siècle. Ce chapeau là vient de Montecristi en Equateur. Le chapeau dont nous parlons et qui est résolument panaméen est un chapeau appelé “sombrero pintado” (ou pintao, chapeau peint), lui aussi de “paille” qui est de couleur pâle et dont la fibre végétale est partiellement teinte pour donner quelques bandes noires. La qualité se détermine par la finesse du tissé (logique) et il se dénombre en “tours” du tissé: plus il y a de tours plus c’est fin et cher.

La manière de le porter elle aussi est importante. Nous nous demandions pourquoi il était parfois relevé derrière ou devant ou les deux ou orienté vers le devant… et bien on le porte comme ci ou comme ça selon qu’on est plutôt un gros dur, un intellectuel, un jeune séducteur ou un vieux sage… alors attention!

Nous avons en tête de visiter le parc national Omar Torrijos et pensons que La Pintada est sur la route mais les bus empruntent une autre route donc tant pis. Nous montons dans un mini van et en route pour El Copé. Nous n’avons rien planifié (comme d’habitude) et débarquons dans le petit village endormi d’El Copé en milieu d’après-midi. Après un court examen de la situation nous faisons quelques courses et un taxi nous dépose devant la petite maison dans le parc même que nous avons pour nous tout seuls. Les installations sont basiques mais on est bien contents de la tranquillité et de la fraîcheur de notre chalet dans la nature. Petit apéritif, repos et ensuite repas  aux chandelles à la bonne franquette avec les moyens du bord: ah c’qu’on est bien!

Tout aurait pu rester sur cette note bucolique mais le destin en a voulu autrement. La soirée a commencé à virer au cauchemar quand Tobi est revenu de la cuisine en me disant qu’il vaudrait mieux que je n’y mette plus les pieds. J’aurais du me méfier lorsque nous avons longuement observé un gros phasme de l’autre côté de la fenêtre. A partir de ce moment les occupants de la maisonnette que nous pensions vide se sont réveillés: une invasion de cafards de toutes tailles. Ma phobie n’en a pas besoin d’autant pour se manifester et elle est incontrôlable. Si seulement ils ne s’étaient cantonnés qu’à la cuisine! Malheureusement c’en était fini de notre belle soirée, je n’étais plus bonne à rien d’autre que fixer frénétiquement chaque mouvement suspect, les bébêtes volantes qui frôlaient mes oreilles, les rampantes qui nous montaient dessus… bref, un enfer!

Tobi après un long examen de la chambre à l’étage m’assure qu’il n’en a pas vu. Ok, au lit! Une fois les lumières éteintes il m’est bien sur impossible de fermer l’œil: l’endroit n’est quand même pas rassurant! Les matelas sont moisis, les oreillers sont verts, dans cette pièce sous le toit on ne peut même pas tenir debout… après trois longues heures à guetter chaque mouvement le bruit caractéristique du vol d’une blatte dans mes cheveux me met tous les sens en haleine: garde ton calme, garde ton calme, ne réveille pas les autres… je saisis ma lampe et le temps de l’allumer j’explose: la lampe vole, je crie et saute hors de mon sac de couchage sur le pauvre Tobi qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Tobi reste calme, inspire gravement et me regarde “que puis-je faire” “rien… je sais pas…”. Il commence à chercher l’incriminé. Il ne trouve pas. Moi si, de loin j’en aperçois un sur mon sac et un autre sur mon lit. C’en est trop, c’est dehors que je finis la nuit sur une chaise avec Tobi, au froid (oui, cela nous permet de ressortir tous nos habits chauds du sac!). Il n’y avait pas de cafards mais pourtant bien d’autres dangers que mon esprit absurde se refuse à considérer: le gros python que nous croisons à quelques pas le lendemain, le scorpion que j’aperçois dans la cuisine… bref, c’était pas cool!

Papa lui reste philosophe. Il connaît ma phobie et ne me juge pas. Les seuls insectes qui l’indisposent sont les moustiques. Tobi reste patient aussi, même s’il n’aime pas les cafards non plus (surtout quand ils grouillent comme ça!). Le lendemain même pour faire le petit déjeuner et se laver les dents c’est dur: il y en a un sur l’interrupteur, un sous le couvercle de la casserole… ah mais noooon!

Nous partons quand même faire une petite randonnée dans la forêt tropicale humide du parc. Il y a plusieurs sentiers courts et la route est belle. La nature est riche surtout la canopée qui est dense grâce aux épiphytes, ces plantes qui comme des parasites grandissent sur d’autres sans toutefois se nourrir de leurs substances nutritives. On les trouve toujours si impressionnantes à vivre dans l’air, sans racines. Il y a peu de lumière, beaucoup de lianes, palmes, très grands arbres, fougères, lichens, broméliacées, orchidées, de mousses… Le chemin est humide et la forêt est bruyante mais nous ne voyons presque aucun animal à part un toucan timide et quelques grenouilles. Le souci c’est que les sentiers ne sont pas entretenus et que le parc ne donne aucune carte: seulement un dessin à l’entrée que nos avons photographié mais qui n’est pas d’une grande aide. Dommage!

Après cette escapade nature le taxi de la veille revient nous chercher et avec lui nous retournons jusqu’au village. De là un mini van jusqu’à Aguadulce, un autre jusqu’à Santiago, un autre jusqu’à Soná et enfin le dernier pour Santa Catalina à la plage où nous arrivons au coucher du soleil. Quelle journée !

  4 comments for “Le parc national Omar Torrijos

  1. Babs
    29. juin 2016 at 10:31

    Flöhe wären schlimmer gewesen!
    Liebe Grüße
    Babs

    • Elodie & Tobi
      1. juillet 2016 at 3:10

      Das kommt auf die Perspektive an 🙂

  2. maman
    30. juin 2016 at 11:04

    Je pense que j’aurais trépigné et hurlé encore plus que toi ma pauvre fifille ! Heureusement, pas d’araignée au tableau, une petite mygale aurait eu raison de ton équilibre mental…

    • Elodie & Tobi
      1. juillet 2016 at 2:47

      mais que dis-tu tu scorpion? hihi

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