Popayán et les alentours

La route de la frontière d’Ipiales via Pasto jusqu’à Popayán est spectaculaire en ce mercredi 6 avril 2016. La route serpente, monte, descend, nous expose à des panoramas de montagnes et de vallées et nous avons une vue splendide. Toutefois nous sommes heureux d’arriver enfin après environ 8 heures de routes à Popayán. Ces trajets de bus ne sont jamais relaxants!

Sur la route nous remarquons la présence des militaires. A chaque pont se trouvent des soldats pour protéger les endroits stratégiques et souvent nous passons des barrages. Même si le pays a énormément évolué il y a encore des groupuscules actifs ce qui impose aux autorités de rester sur le qui-vive. Il y a régulièrement des contrôles d’identité, on se sent protégé. Pour d’autres nationalité tout ceci n’est pas du tout aussi facile que pour nous mais à ce stade du voyage nous n’en avons pas encore conscience.
En ce qui nous concerne nous remarquons rapidement que dans les plus grandes parties le pays est tout à fait sûr pour les touristes et n’a plus rien à voir avec l’image à laquelle il colle encore en Europe.

Popayán est aussi appelée la « ville blanche ». Les bâtiments coloniaux d’une blancheur éclatante nous rappellent Sucre et aussi la vieille ville de Quito. En termes de beauté Popayán peut très bien concourir avec ces villes. Peut-être que les bâtiments sont ici moins pompeux, moins hauts, mais au moins ici on ne voit pas de touristes à part quelques routards que nous rencontrons dans l’hostel.

Le matin suivant notre arrivée Ronny est déjà assis dans la salle commune lorsque nous nous réveillons. Le bus de Bogotá a été bien plus rapide que nous l’avions planifié et il est arrivé à 6 heures du matin. Il ne donne pas l’impression d’être fatigué et nous sommes vraiment contents de le retrouver. Nous utilisons cette journée pour explorer la ville et changer d’hébergement.

Le lendemain nous prenons un bus pour Coconuco, un petit village dans les montagnes avec des thermes. Nous nous décidons pour des sources d’eau tiède (« Aguas Tibias ») qui sont très simples, peu visitées et pas si chaudes que nous pensions. Une petite piscine naturelle de laquelle un impressionnant toboggan en pierre part pour un autre bassin, puis une autre piscine bien plus chaude, c’est tout ce qu’il y a. Le reste est rempli seulement le week-end et en ce jour gris de semaine il n’y a ni alimentation ni personnel et seulement la moitié de la structure utilisable.

Le midi nous entamons notre retour pour Popayán. Jusqu’au village où le bus part il y a 4 kilomètres de piste alors nous tentons notre chance le pouce en l’air et aujourd’hui la chance nous sourit. Pas une minute d’attente et voilà qu’une voiture s’arrête, Carlos et la fille d’un ami nous font de la place à l’arrière.
Lorsqu’il apprend que nous voulons prendre un bus pour Popayán il nous propose de nous y amener puisqu’il y passe. Nous ne disons pas non. Et ce n’est pas tout ! Sur la route pour Popayán nous racontons que nous voulons ensuite prendre un bus pour Silvia, une petite ville dans les montagnes de l’autre côté. Voilà que Carlos décide de nous laisser récupérer nos sacs au terminal des bus, de nous inviter à déjeuner, de nous amener jusqu’à Piendamó, la ville sur la route de Silvia où il habite, d’y déposer la fille de son copain, de prendre son amie au passage et d’aller avec nous à Silvia où ensemble nous passons la soirée, rencontrons d’autres amis à eux et dormons moins cher grâce à eux et avec eux dans un bon établissement.
Ronny, Tobi et moi nous regardons souvent avec étonnement et nous demandons où est le hic ! Mais il n’y a pas de hic, seulement un accueil chaleureux colombien dont nous serons souvent l’objet lors de notre séjour. Ce genre de situation n’a sûrement pas lieu aussi souvent ailleurs qu’en Amérique du Sud.

Silvia, dans le département de Cauca, est une charmante ville de 35000 habitants de la cordillère centrale de Colombie (2620 mètres d’altitude) à 60 kilomètres de Popayán.
On y trouve 5 communautés indigènes dont les Guambianos que nous croisons partout et qui sont reconnaissables à leur costume coloré et leurs chapeaux. Ces costumes nous plaisent (moi j’adore les chapeaux!) et ne ressemblent à aucun que nous ayons vu pendant notre voyage. Même les hommes portent les mêmes jupes que les femmes. On parle de 23000 guambianos dont la plupart vivent dans cette zone.

Nous explorons les alentours de Silvia à pied et en jeep collectives dont la ville raffole (vidéo). L’air est doux, il ne fait pas trop chaud. L’ambiance est par contre moins agréable au petit déjeuner : nous y rencontrons un français qui voyage depuis un an en Colombie, financé par le chômage français. Lorsque nous lui donnons notre avis sur ce comportement cela finit presque aux mains, parce qu’il « ne souhaite pas en parler, ça l’énerve ».
Nous quittons le café déçus par le comportement égoïste et asocial de ce français qui touche 1400 euros nets par mois pour glander en Colombie (ce sont ses mots).

Malheureusement cela semble une pratique répandue des français que nous rencontrons, le système est sûrement trop laxiste et la mentalité des jeunes routards est répugnante « je m’en fiche des gens qui ont besoin vraiment de cet argent, j’y ai droit, j’en profite tant que c’est possible puisqu’un jour il n’y aura plus d’aide, mon entourage m’y encourage, TOUS les français que j’ai rencontré font pareil etc.». Pourtant j’entends si souvent la difficulté pour ceux qui en ont vraiment besoin pour vivre de conserver leurs aides : comment ne se rendent ils pas compte qu’un type est parti depuis des mois sans pointer ? En Allemagne c’est pas possible de frauder comme ça !
En plus avec 1400€ en Colombie tu peux vivre comme un pacha ! Ce n’est pas ce que nous avons comme budget pour l’avoir économisé nous même pendant quelques années ! Au moins nous pouvons nous regarder dans la glace ! Espérons que la justice le rattrape, que le jour où il est à la rue on lui dise  « ah ben oui mais non ! Vous avez trop abusé du système Monsieur Naze ». Bon, j’arrête mes litanies !

Le midi nous reprenons le bus pour Piendamó sur la Panamericana où aujourd’hui a lieu le marché. Après une courte visite et un délicieux poulet braisé mariné dans le citron nous prenons un bus pour Calí.

  2 comments for “Popayán et les alentours

  1. tim
    18. mai 2016 at 18:36

    La suite, la suite!! vite siouplait!!

  2. Nicole NIJHOF-VOLLARD
    19. mai 2016 at 10:21

    Un p’tit air de graaaaandes vacances… ! Même si ce n’est pas toujours facile, je suppose ! La tête ne vous tourne t’elle pas un peu ? Ne rêvez-vous pas de RESTER parfois un peu sur place ? Me souviens que des jours après être revenue de grands voyages itinérants, je rêvais encore que je refaisais mon sac… Mais vous êtes partis depuis longtemps… il va sans doute être difficile de s’arrêter… l’attrait de la routine et du quotidien ennuyeux étant plus que moyen… ou bien ? Gros bisous et bonne continuation !

Comments are closed.

Top