Bahia Solano et El Valle

Il est tard lorsque nous arrivons enfin à Bahia Solano le 16 avril avec notre cargo depuis Nuqui sur la côte pacifique colombienne. Nous avons passé la journée entière pour cette distance ridicule: entre le moment où nous sommes arrivés au bateau et l’arrivée à destination ils se sont passées 10 heures, rien que ça!
En plus il bruine à notre arrivée. Nous montons tous les quatre dans un touk-touk, nos sacs sur les genoux ou chargés tant bien que mal mais ce n’est pas grave, entre le „port“ et le centre il n’a pas une grande distance.
L’hôtel dans lequel il nous dépose sur la « route » principale ne me plaît pas (c’est mal entretenu, peur des cafards) mais le suivant que nous visitons est plus cher et l’accueil des cafards me fait tout de suite rebrousser chemin. Nous resterons là une nuit, j’essaierai de dormir. J’essaie d’être moins compliquée comme nous sommes trois, Ronny se prend moins la tête.

Pendant la nuit il pleut des cordes et au réveil aussi. C’est gris, sous développé, pas de route asphaltée, pas très invitant mais Bahia Solano fait tout de même une impression plus propre et avancée que Nuqui.

Nous trouvons quand même un peu du petit paradis attendu à El Valle. Un chauffeur de touk-touk sympa et très serviable nous y amène tous les 4 avec notre équipement via un « internet café » pour 13€ (45000 pesos) et il s’agit de presque une heure de route et piste exécrable (dans les côtes il faut aider, dans la boue il faut pousser).

Notre chauffeur nous dépose au dernier hostel d’El Valle sur la plage, le Humpback Turtle. On ne peut l’apercevoir qu’une fois sur place tellement il est camouflé dans la verdure ! A part un couple allemand nous sommes les seuls touristes, aussi nous pouvons utiliser le dortoir de 6 lits tous les 3 (Hagge dort dans son hamac, c’est encore moins cher). Un lit dans le dortoir coûte environ 9€ (30000 pesos) et les plats entre 3€ (le petit déjeuner, 10000 pesos) et 4,5€ (déjeuner et dîner, 15000 pesos). C’est très isolé, on ne peut pas marcher rapidement au village pour grignoter.
La plage aussi est plutôt vide et assez propre. Rien à voir avec Nuqui !
Midi comme soir il y a du poisson avec du riz cuit dans le lait de coco au menu. Tout est ici comme nous nous l’étions imaginé à vouloir visiter la côte pacifique.
Le seul aspect négatif pour les surfeurs : les vagues du sud-ouest qui n’arrivaient pas à Nuqui en raison de l’orientation de la plage sont ici trop grosses et le choix des planches à l’hostel plutôt limité. Pour Tobi et Ronny qui en avaient tellement envie c’est un échec.

Après deux nuits nous repartons à Bahia Solano avec le même moto-taxi ponctuel et nous séparons de Hagge. Il aimerait essayer d’explorer les fonds marins malgré la difficulté ici de trouver du matériel de qualité et un guide qualifié.

Nous repartons, Ronny, Tobi et moi avec un petit avion de 11 places pour Medellín (nous sommes 4 passagers), la seule possibilité pour regagner le pays à part le bateau que nous avons pris pour l’aller il y a six jours. Six jours à découvrir une des zones les plus isolées de notre voyage, où il est aisé de constater les dégats de la consommation massive moderne où l’on a mis des armes dans les mains de simples gens sans leur expliquer comment les utiliser. C’est d’ailleurs le seul danger ici, et non pas les guerillas et traficants de drogue que l’opinion internationale continue à véhiculer.

C’est la première fois que nous prenons un vol depuis que nous sommes arrivés en Amérique du sud, après 30000km de route. Devant l’exigence d’un bagage de 10 kilos j’ai encore fait le tri et me suis débarrassé d’affaires, pour rien, on nous a pas fait payer de supplément !
Le vol dure à peine 45 minutes et est spectaculaire, nous ne décollons pas notre nez du hublot. C’est la jungle vierge, puis les montagnes vertes et enfin le survol de Medellín pour atterrir en plein centre ville. Fabuleux ! Dans le prochain article nous vous mettrons une petite vidéo là-dessus.

 

Top