Pedernales

Le 19 mars nous nous levons à l’aube avec une longue journée devant nous : l’objectif est de rejoindre la côte mais il n’y a pas de ligne directe. A « La Concordia » nous remarquons qu’il y a des bus pour Pedernales sur la côte alors nous décidons un peu limite de sortir du bus et d’attendre pendant une heure et demi le prochain bus, assis à l’ombre à un stand de jus de fruits fraîchement pressés au lieu de passer le même temps dans le bus.
Du coup nous sommes pour le déjeuner à Pedernales au bord de l’océan pacifique qui se pare d’une palette de couleurs dans les tons de bleu pâle et turquoise.
Néanmoins la ville ne nous attire pas plus que ça : tout le long de la promenade de bord de mer s’étalent un bar après l’autre, chacun sa musique à pleins volumes, invitant à l’alcool et la débauche.

Pedernales qui est le nom de ce nouvel article et qui il y a plus d’une semaine ne signifiait rien du tout pour la plupart des gens est maintenant le centre du tremblement de terre le plus dévastateur que le pays ait connu. De ces bars sur la plage, de ces bâtiments bordant la mer claire, le pacifique océan, il ne reste plus rien. Pedernales, le village balnéaire, où les locaux venaient se divertir, Pedernales la tapageuse n’est plus. Nous pensons douloureusement à ces personnes tellement gentilles que nous avons rencontré et espérons de tout notre cœur qu’il leur reste le souffle de vie nécessaire à la reconstruction.

Nous décidons donc de prendre un moto-taxi pour descendre quelques kilomètres plus au sud sur la côte. Quelques minutes plus tard nous filons tous les 5 (nous et le chauffeur) avec nos sacs à dos dans un petit touk-touk vers La Chorrera, un minuscule village de pêcheurs de planches et de tôles (je ne veux pas savoir ce qu’il en est advenu).
Il y a tout de même deux maisons sur lesquelles nous pouvons lire « Hôtel ». L’un des deux seulement est acceptable pour une nuit, même si c’est sans doute notre logement le plus simple du voyage tous les quatre. Helmi et Moni n’ont pas eu une chambre aussi rustique depuis bien longtemps, et nous rigolons en désignant les très utiles porte-manteaux constitués de clous rouillés au dos de la porte. Il n’y a pas grand-chose dans ces chambres spartiates et surfant à la limite de notre claustrophobie, pas même une fenêtre. Heureusement le ventilateur nous permet de suffoquer un peu moins et nous n’avons même pas passé une nuit si mauvaise à cause de la température, sûrement plus à cause du bruit des propriétaires eux-mêmes qui semblent dormir dans les chambres contiguës.

La terrasse avec vue mer au premier étage de l’hostal « Viña del Mar » et les délicieux repas rattrapent bien assez le niveau. Le spectacle des pêcheurs, les magnifiques coquillages pendant les balades sur la plage et quelques vagues que Tobi peut surfer grâce à une planche prêtée par l’unique surfeur du village (qui n’accepte pas d’argent) nous permettent de passer là une délicieuse étape. Tout de même, des 20 degrés de Mindo nous sommes passés à plus de 30 degrés et pour Helmi et Moni c’est un nouveau climat qu’il faut affronter.

Le lendemain, le 20 mars, nous repartons déjà pour Canoa, une autre ville de la côte deux heures plus au sud.

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