Pachacamac et Lima

Avant d’arriver à Lima depuis Cerro Azul le 3 mars nous faisons une escale sur la Panamericana. De là nous ne sommes plus très loin de Pachacamac, un énorme complexe de ruines (465,21 hectares) duquel pour le moment seul une petite partie a été excavée et restaurée.

Nous sommes en début d’après-midi et presque tout seuls ici, incroyable lorsqu’on pense à la foule du Machu Picchu. Le tourisme n’est pas encore très développé et l’entrée ne coûte que 10 soles sans différence de nationalité, sans contrôle statistique, les gens sont sympas et ce site a au niveau historique bien plus d’importance que le Machu Picchu. Bon, OK, les vues ne sont pas aussi spectaculaires mais en tout cas pour nous, l’histoire est au moins aussi fascinante.
Ce qui me rend dingue c’est d’imaginer que tout ce qui est sous nos yeux renferme encore tellement de trésors à la portée du premier archéologue, c’est là, accessible ! Il suffirait d’un peu plus de moyens financiers ! Ça n’a l’air de rien comme ça, des petites montagnes de terre qui sont en fait d’anciens bâtiments et pyramides construites en briques d’adobe érodés.

Pachacamac (Le site internet officiel) a été le principal sanctuaire de la côte centrale péruvienne pendant plus de 1000 ans. Ses temples étaient visités par des multitudes de pèlerins pour toutes les grandes occasions des rites andins.
La région, la vallée de Lurin, est déjà occupée en 5000 avant J.-C. mais on sait que les premiers occupants du sanctuaire se situent entre les périodes 200 avant J.-C et 200 après J.-C. On a retrouvé un cimetière juste devant le site contenant entre autre des céramiques sculptées en formes d’oiseaux et de félins et des ornements en cuivre.

La culture Lima est celle qui initie la construction du sanctuaire. Elle se développe approximativement entre les années 100 et 600 après J.-C. et est contemporaine à la Moche et Ica. Elle se caractérise par de grands bâtiments faits avec de petites briques d’adobe faites à la main, sa céramique fine polychrome et décorée avec des motifs géométriques.

Ensuite la civilisation Wari (ou Huari) peuplent le sanctuaire et la région de 600 à 1100 après J.-C. Leur dieu Pachacamac, « celui qui crée le monde » donne son nom au site et en un mouvement déclenche des tremblements de terre et des raz-de-marée. La ville opulente connaît une renommée grandiose notamment grâce à l’oracle aux importantes prédictions, aux pouvoirs de médecine et représentant l’intermédiaire du dieu Pachacamac qui fait venir les pèlerins de loin et les sculptures et céramiques à double face ainsi que le totem en bois que l’on peut admirer au musée. Sa situation sur les routes commerciales et d’échanges côtières a sans doute contribué à son expansion. Le cimetière abrite 30000 tombes. On estime que c’était une ville de pèlerinage au même titre que Lourdes, La Mecque ou Jérusalem.

Après eux les Ychmas y établissent la capitale de leur puissance et construisent les fameuses pyramides à rampe pour chacun de leur gouverneur (ce qui accrédite la théorie de capitale) et enfin les Incas qui à partir de 1470 ajoutent plusieurs constructions majeures au site comme le temple du soleil et l’Acllawasi (ou aussi Mamacona ou temple de la Lune réservé aux femmes) et en font le passage obligé du chemin de l’Inca et un lieu majeur de leur civilisation. L’abandon du site remonte à la période coloniale.

On dénombre trois secteurs délimités par d’anciennes murailles : la zone cérémoniale dans la première muraille englobant les temples, puis ensuite la zone administrative constituée de 17 pyramides à rampes contenant les sépultures des gouverneurs et d’autres bâtiments administratifs (dépôts, places, boutiques…) et enfin la troisième zone à l’architecture plus simplifiée correspondait sans doute à l’espace d’usage domestique qui a du être utilisée par les pèlerins. L’emplacement de la ville actuelle se trouve sur le site même et la route principale le traverse. Heureusement qu’une initiative a été lancée à temps avant la destruction complète de ce bijou! De l’autre côté de la route on ne distingue que les anciennes murailles puisqu’il n’y a encore eu aucune excavation.
L’excellent musée très moderne et fraîchement inauguré à l’entrée du site donne une très bonne idée de ce qu’on a pu retrouver sur le site, l’histoire et les différents peuples. Il est bien climatisé ce qui permet de souffler après la visite en plein cagnard.

Nous ne restons que trois heures à visiter mais on ne voit pas tout, il faudrait y consacrer plus de temps. Nous sommes arrivés trop tard !
Nous reprenons en fin d’après-midi un bus pour Lima, 30km plus loin.

Lima est un monstre. Grâce à l’eau potable de la montagne les péruviens ont réussi à construire dans le désert aride de la côte une métropole de plusieurs millions d’habitants qui, dans les quartiers du centre semble bien plus moderne que d’autres villes du pays.
A Miraflores, le quartier le plus moderne de la ville, nous trouvons après une petite recherche un logement plutôt bon marché et charmant : Alpackers B&B (ici les prix sont bien plus élevés).
Le soir nous retrouvons Cecilia et Chris dans leur restaurant de fusion japo-péruvienne “Sushimás” et ils nous offrent une dégustation de leurs délicieuses spécialités. Cecilia est une amie d’enfance péruvienne de ma grande sœur Estelle qui a vécu pendant 5 ans à Lima.

Le lendemain de notre arrivée nous avons la journée pour visiter Lima. Nous qui n’avions entendu que critiques sur cette ville nous sommes agréablement surpris par la beauté du centre. Ici il est possible de se rendre compte que Lima était une des plus belles villes du continent. Malheureusement nous n’avons pas de bol et sommes tous les deux tellement pas bien que nous nous traînons plutôt qu’autre chose de points d’herbe en bancs. Aujourd’hui ont lieu de grandes manifestations en ville ce qui nous empêche l’accès à quelques points stratégiques. Nous finissons la journée par le coucher de soleil au « Parc de l’Amour » avec vue sur l’horizon pacifique et reprenons un bus de nuit pour Trujillo ce 4 mars.

 

  2 comments for “Pachacamac et Lima

  1. Britta
    30. mars 2016 at 19:06

    Von Lima haben wir ähnliche Aufnahmen gemacht wie ihr und waren von der Schönheit des Zentrums auch überrascht.

  2. 2. avril 2016 at 15:18

    Hi Elodie and Tobi
    We so enjoyed meeting you and Tobi’s parents the other evening. Hope the walk to Quilotoa was good and you got there before the rain!
    I haven’t got your email address – somehow it didn’t get saved. Will you email me and then I’ll send those tips for Nicaragua and Cuba

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