Le salar d’Uyuni et la région depuis Tupiza

Nous arrivons à Tupiza le 2 février après un trop long et éprouvant trajet en bus. Le conseil de Rémi nous conduit à l’hostal Anexo Mitru où nous prenons une chambre privée avec salle de bain partagée. Le personnel n’est pas sympa, le prix n’est pas super, l’internet n’est pas stable et on ne peut pas cuisiner mais bon, on reste quand même.

A la pizzeria où nous dînons le mot « volcan » que je prononce provoque une décharge d’énergie chez nos voisins de table et Christine et Guillaume nous abordent. Ils attendent depuis deux jours de trouver quelqu’un qui souhaite faire le tour du salar en 5 jours, avec escalade d’un volcan et apparemment personne ne semble intéressé. Parfait, nous arrivons à pic !
Le lendemain nous faisons donc Tobi et moi le tour de quelques agences pour comparer les prix et services proposés et nous décidons pour « Alexandro Adventure Tours » qui n’est pas l’agence la moins chère mais propose des extras que d’autres n’ont pas, comme des « surprises » culinaires et la possibilité de payer une partie à la fin comme garantie.
Nous faisons les courses nécessaires (papier toilette, feuilles de coca, snacks, eau…) et nous préparons.

 

Premier jour : Tupiza – Quetena Chico

Nous commençons la journée avec une mauvaise nouvelle, le fils de notre cuisinière est malade et elle ne peut pas venir. Nous sommes un peu sceptiques, l’agence commence à discuter sur les sacs de couchage que nous avons négocié dans le prix et il leur faut bien du temps pour se mettre en marche. Nous nous demandons si nous ne nous sommes pas fait avoir.
Nous restons tout de même positifs et faisons connaissance avec Jésus notre chauffeur et guide pour 5 jours qui nous fait une très bonne impression.

La première journée nous partons donc à 8 heures de 2800 mètres d’altitude et en une heure nous montons à 4100 mètres en passant par de bizarres formations rocheuses auprès desquelles nous déjeunons, seuls a monde. Le paysage est spectaculaire et nous fait penser au Far West.

Au long de la journée nous montons à 4900m et l’altiplano (les hauts plateaux) sec et ses lamas qui paissent s’offrent à nous. Le paysage est vallonné et au loin nous distinguons des sommets enneigés de 6000 mètres d’altitude.
A San Antonio de los Lipez nous visitons les ruines d’un village qui s’est construit au temps du colonialisme espagnol pour l’extraction de minéraux, faisant même venir des esclaves d’Afrique. Si le village a continué à être habité il est depuis 30 ans à l’abandon, il a été pillé et de la mine il reste l’entrée, un trou noir qui descend à pic dans lequel seuls les téméraires pourraient s’aventurer.

Au moment du départ nous remarquons qu’il manque de l’air dans une des roues. Jésus hoche la tête et se dirige vers le coffre pour en revenir avec un morceau de papier et de la colle. Avec un tourne vis il bouche un gros trou du pneu et demande à Tobi « as-tu peur ?», question à laquelle Tobi répond simplement « non, je crois en toi Jésus ». Il retourne en rigolant vers le moteur duquel il sort un tuyau et regonfle le pneu avec le compresseur du moteur et nous pouvons repartir.

Après 300km de piste difficile et 12 heures de route nous gagnons notre quartier de nuit à Quetena Chico. L’hôtel est propre, le repas est bon et copieux et nous n’avons pas froid. Nous sommes agréablement surpris et nous partageons cet endroit avec deux autres jeeps et que des français.
La chambre nous la partageons avec Guillaume et Christine avec qui nous nous entendons bien.

 

Deuxième jour : Quetena Chico – Villa Mar

Pour la deuxième journée nous savons que la route sera moins longue.
Nous quittons Quetena Chico et passons par Quetena Grande, deux villages voisins ennemis depuis toujours : la légende dit que le fils n’ayant pas voulu écouter son père d’épouser une jeune femme de son village en a été chassé et a fondé à côté un nouveau village. Dans la région on sait que chaque fois qu’il y a une discorde il s’agit de ces deux villages.
Nous passons ensuite par de jolis lagons et faisons une jolie balade près des flamands roses.
Ensuite nous nous baignons dans les eaux thermales de Polques, un petit moment de détente avant de continuer vers le désert de Dali (avec des pierres un peu surréalistes posées au milieu de nulle part) et les Laguna Verde y Laguna Blanca où subitement un grand nombre de jeeps apparaît. Si nous étions avant sur la route de Tupiza où peu d’agences travaillent, nous sommes maintenant sur le chemin classique des tours d’Uyuni et de San Pedro de Atacama, cela se sent !
Lorsque nous nous rapprochons du volcan sacré Licancabur de 5950 mètres de haut nous ne sommes plus qu’à 40 kilomètres de la ville chilienne et sommes même à deux kilomètres de la frontière.
Là, isolés du flux de voiture Jésus nous trouve un coin pour déjeuner tous seuls. Pause détente avant de repartir pour les geysers « sol de manana ».
A ce point nous sommes à 5000 mètres d’altitude et l’odeur pestilentielle de souffre n’aide pas, mon mal de crâne empire et je passe le reste du trajet allongée dans la voiture. Je rate la laguna colorada et suis soulagée quand enfin nous arrivons au petit village de Villa Mar.

Nous sommes seuls puis ensuite arrive une jeep, un petit groupe dont un français du même âge que nous qui après avoir créé sa propre boite dans les énergies renouvelables l’a revendu alors qu’il avait 70 salariés et avec cet argent s’est acheté des biens immobiliers desquels il peut vivre et voyager avec un petit sac-à-dos autour du monde depuis cinq ans.
Ce soir là nous avons droit à un apéritif et un bon dîner avec du vin et nous couchons à nouveau dans une chambre aux lits chauds et confortables.

 

Troisième jour : Villa Mar – Chuvica

Tout proche du village nous passons par une zone de formations rocheuses aux formes évocatrices nommée Italia Perdida où il est aisé de se perdre entre les rochers que nous escaladons.

Nous passons le long d’une autre jolie lagune blanche pleine de flamands roses pour ensuite entrer dans un dédale de rochers où la jeep passe à peine et n’en croyons pas nos yeux devant la beauté de la petite vallée qui s’offre à nous. C’est si vert, si paisible que nous aimerions nous y lover. C’est sans doute l’endroit que cherchait le petit dinosaure et ses amis pour survivre au cataclysme qui les attendaient. Il y a un ruisseau, des lamas et des ânes qui paissent paisiblement et tout autour ces gros rochers couleur ocre. Nous nous baladons, de l’autre côté la laguna negra est pleine d’espèce d’oiseaux différentes.
Ensuite nous continuons à travers des champs de quinoa pour admirer un canyon immense en bas duquel serpente un ruisseau aux airs d’anaconda (d’où son nom).
Nous déjeunons plus loin, le long d’un autre ruisseau ou peut être du même, nous reposons avant de continuer la longue route à travers des canyons arides, de la terre et de mauvaises pistes.

Dans l’après midi nous croisons la ligne ferroviaire Uyuni – Calama au village de Juliaca. A l’époque de l’extraction minière cet endroit était une place d’échanges florissante mais aujourd’hui le village appauvri ne sert plus que de carrefour aux jeeps de touristes et au motif photo. L’image en vaut la peine, enfin quand les flots de touristes en mode selfie veulent bien descendre du train.
L’étape suivante est la capitale de la région Nord Lipez, Colcha K pour voir une jolie église en  argile et acheter quelques bières et snack.

Nous arrivons enfin à l’endroit où nous passerons la nuit, au bord du désert de sel à Chuvica. C’est un hôtel construit en briques de sel et les murs, lits, tables et chaises sont toutes faites avec ces briques couleur blanche-grisâtre. Une fois de plus nos lits sont confortables et chauds et le repas est copieux. Malheureusement ce soir toutes les agences de Tupiza sont là, ainsi que celles d’Uyuni et nous sommes bien 8 ou 9 groupes. Tout le monde fait la queue à l’unique douche (40 personnes, imaginez l’attente quand chaque minette se fait un double shampoing en prenant son temps !). Nous jouons aux cartes en attendant et nous couchons après avoir observé les étoiles.
La journée de demain sera éprouvante.

 

Quatrième et dernier jour : Chuvica – Uyuni

Avec le monde que nous sommes et tout le monde ayant le même programme j’aurais aimé que nous partions avant les autres. Au lieu de cela nous sommes les avant-dernier à partir à 5 heures et Jésus semble ne pas connaître le chemin dans le noir. Pour sa défense il faut dire qu’il n’y a aucune visibilité. Il fait nuit et le désert est couvert d’une couche d’eau qui nous fait penser que nous flottons dans l’univers. Il éteint ses phares et le sentiment de l’envol est encore plus fort, nous avons le souffle coupé. Est-ce que même nous avançons ?
Oui, au loin nous apercevons l’île de Incahuasi vers laquelle nous nous dirigeons. Petit à petit elle se rapproche mais pourtant elle semble si proche et nous mettons tant de temps à arriver. Le sol est sec et nous roulons sur une étendue de sel qui ferait perdre tous les repères si cette île n’était pas devant nous.

Cette impression n’est pas seulement la notre, il est courant que des véhicules se perdent dans le désert et cela peut devenir dangereux. Cette immensité n’est pas sans risque : il est difficile d’évaluer les distances ce qui parfois provoque des collisions mortelles entre véhicules.

Le désert de sel est le plus grand au monde. Sa surface est de 10582 km², 150 par 100 kilomètres. La couche de sel est entre 2 mètres et 120 mètres d’épaisseur et on estime qu’il y a 64 milliards de tonnes de sel. Il est exploité (surtout au niveau du village de Colchani) mais sa plus grande richesse constitue le lithium qui est estimée à la moitié de ce qui est exploitable sur la terre. Ce bijou est bien sur l’objet de convoitises mais le gouvernement d’Evo Morales comme pour les autres richesses de son pays le protège jalousement. Cela fait l’objet de critiques : apparemment les moyens ne sont pas suffisants pour exploiter au mieux et avec les technologies modernes le filon que la planète s’arrache.

Nous arrivons au lever du jour là où déjà de nombreuses jeeps sont parquées. L’île de Incahuasi est une étape obligatoire pour tous les tours organisés du désert. Elle se trouve au milieu du champs de sel, est couverte de beaux cactus et lorsque le soleil se lève le paysage doit être magique. Aujourd’hui le ciel est couvert, pas de lever de soleil féerique pour nous. Nous ne tardons pas à redescendre du point de vue et prenons notre petit déjeuner alignés aux autres 16 jeeps. C’est réellement un truc standardisé !

Vite, nous fuyons vers l’étape qu’au moins seule une petite minorité choisit de faire : l’escalade du volcan Tunupa à 5435 mètres d’altitude.
Il nous faut encore un bon moment pour atteindre le pied du volcan alors que nous avons l’impression de l’avoir juste en face.
Avant de monter nous passons par une sépulture où quelques momies bien conservées reposent en position fœtale et commençons l’ascension.

Pour arriver au bout, c’est moi qui devrai arriver à bout. Plus nous montons plus je peine et j’ai besoin de prendre mon souffle. A chaque 20 mètres je dois m’arrêter. Plusieurs fois je pense ne pas pouvoir mais je ne veux pas me rendre et être la seule à rester là alors j’avance.
Une fois en haut, ce n’est pas comme au Chirripó (le volcan le plus haut du Costa Rica que nous avions escaladé et qui ne m’avait provoqué que souffrance et déception), je me sens heureuse et euphorique. La vue est magnifique et je suis fière d’y être arrivée.
La descente est plus rigolote : nous glissons et sautons sur l’arrête formée de petits cailloux, en courant nous sommes comme sur la lune en apesanteur.

Au final il nous faut 7 heures pour l’aller-retour et lorsque nous regagnons la voiture il se met à pleuvoir des cordes. Quelle chance nous avons !

Nous devions normalement dormir ce soir à Coquesa au pied du volcan mais c’est jour de carnaval et tous les logements sont fermés.
Pour ces tours rien n’est jamais réservé d’avance, une des raisons est sans doute que la région est dépourvue de téléphone et d’internet. Du coup il ne nous reste pas d’autre choix que de regagner Uyuni et faire la visite du désert de sel aujourd’hui. Nous perdons donc une demi journée de visite parce que tous les tours terminent en milieu de journée.

Nous partons et derrière nous la tempête avance. Elle nous laisse le temps de nous arrêter au milieu du désert de sel faire les clowns et prendre quelques photos rigolotes, manger un déjeuner surprise de Jésus et à peine remontés la voilà qui nous atteint.
C’est de la folie, on dirait que la grande cavalerie est lancée à nos trousses. Le ciel derrière nous est noir couleur d’abîmes et il faudrait être fou pour ne pas le craindre. Il nous faut parcourir 87 kilomètres avant d’arriver à Colchani, le village de l’entrée du désert et Jésus est lancé à vive allure. Heureusement nos sacs sont à l’intérieur et plus sur le toit car nous les avons utilisés pour nos photos, sans cela nous ne les aurions peut être plus retrouvés, et en tout cas plus secs.
Très vite il est trop tard, le ciel déverse sa colère sur nous et le paysage prend des airs d’apocalypse. Nous ne nous arrêtons pas à l’hôtel de sel, nous ne nous arrêtons plus, nous filons.

 

Jésus nous dépose à un hostal et sous des trombes d’eau nous déchargeons la voiture et lui disons au revoir.
Nous avons eu une grande chance de tomber sur lui, il n’est pas si évident d’avoir un bon guide pour 5/4 jours et Jésus est une crème. Pour cela aussi nous avons tenu à connaître la voiture et le guide avant pour nous décider. S’il ne nous avait pas fait bonne impression nous aurions changé. C’est aussi important pour des raisons de sécurité : l’alcoolisme est un grave fléau en Bolivie et il n’est pas rare de tomber sur un chauffeur bourré.

Finalement le 7 février au soir nous sommes de retour et envisageons de faire une journée tranquille. Il nous faut peu de temps pour décider que ce ne sera pas à Uyuni qui n’a pas grand-chose à offrir.
Le lendemain avant de repartir nous faisons un saut au fameux cimetière de train réputé pour les clichés magiques qu’on peut y faire et lorsque nous arrivons nous n’en croyons pas nos yeux. Sur le parking sauvage en face il y a peut être 50 voitures (des jeeps qui partent ou reviennent du désert) et sur, sous, dans, devant, derrière les trains des tas de gens qui se prennent en photos. C’est la queue devant les beaux trains et pas moyen d’avoir un cliché des trains avec personne. On ne s’y attarde pas.


Après un énième poulet (il n’y a que ça à manger en Bolivie, ou presque) nous montons dans un bus pour Potosi, pour y découvrir une autre facette de la diversité, culture et histoire de la Bolivie.

 

Informations pratiques :
Nous l’avons abordé, partir depuis Tupiza est bien plus tranquille et qualitatif que depuis Uyuni. Il y a moins d’agences (une quinzaine contre 80 à Uyuni), le service est certes plus cher mais plus soigné. Par contre il faut compter un jour de plus. Donc 3 jours et demi au lieu de 2 jours et demi
La ville de Tupiza est vraiment jolie alors que celle d’Uyuni est…vraiment moche !

Dans tous les cas, n’hésitez pas à bien vous renseigner avant de choisir votre agence :

  • Rencontrer le chauffeur/guide et vous faire votre impression. Si à la dernière minute c’est un autre chauffeur, c’est pas bon !
  • Voir la voiture. Y a-t-il des ceintures de sécurité ? Combien de personnes vont s’entasser ? Comment sont les sièges dans le coffre ?
  • Quels sont les choses que vous devrez payer en extra, en demander le prix exactement
  • Demandez à avoir une garantie : payer une partie à la fin vous assure un peu de tranquillité
  • Faire baisser le prix est justifié mais pensez que cela ne doit pas être au détriment de la qualité. Cette baisse de prix risque d’être répercutée sur la qualité/quantité de l’alimentation.
  • Demandez combien d’eau par personne par jour est prévue et prévoyez pour vous en conséquence. A une telle altitude il faut rester hydraté.
  • Pensez que votre chauffeur/guide touche à Tupiza 100 bolivianos par jour de travail (12€) et à Uyuni légèrement plus quand vous en payez au moins 300/400 par jour. La voiture est la sienne, la responsabilité aussi. Il paie seul les réparations même si le logo de l’agence est collé dessus. Ne soyez pas trop exigeants ni mesquins, ce n’est pas une vie facile, pour le tour il va travailler de 5/6h du matin jusqu’à après votre dîner, nettoyer la voiture, la décharger et recharger… Sa marge de manœuvre n’est pas élevée. Un pourboire conséquent à la fin devrait être donné. Pour vous c’est pas grand-chose, pour lui si !
  • N’oubliez pas de vous munir de papier toilette, comme partout en Bolivie il n’y en a nulle part. Des feuilles de coca ne vous feront pas de mal (une poche d’un demi litre pleine pour 5 bolivianos) mais il ne faut pas les mâcher, juste en extraire la saveur et ne pas excéder 6 fois par jour parce que c’est quand même fort, je n’ai quasiment pas dormi la première nuit !
  • Si vous êtes flexibles et souhaitez sortir des sentiers battus, l’ascension d’un volcan et spécialement le Tunupa est chaudement recommandée. Le guide obligatoire coûte 500 bolivianos, c’est cher c’est sur… mais ça vaut le coup ! Toutes les agences le proposent mais il faut être 4 minimum.

  6 comments for “Le salar d’Uyuni et la région depuis Tupiza

  1. Helmut
    24. février 2016 at 12:00

    Le rapport et les photos: UN HIGHLIGHT !!!!!!!!
    🙂 Helmi

  2. Daniel
    24. février 2016 at 15:59

    J’ai souvent été intéressé par la région d’Antofagasta et le désert de l’Atacama au Chili. Maintenant vous m’apprenez la région d’Uyuni et son désert de sel en Bolivie. Je vois très bien le beau volcan Tunupa ( 5435 m) au nord de ce désert. La descente d’Elodie, parfois sur les fesses, me rappelle une descente semblable, mais continue, dans la cendre du Stromboli en 1960.
    Je m’égare, mais j’aime !

  3. Maman
    25. février 2016 at 15:36

    Bien sûr moi aussi j’ai ri des chûtes d’Elodie sur les fesses, mais surtout j’adore vos photos surréalistes dans le désert de sel

  4. Nicole NIJHOF-VOLLARD
    25. février 2016 at 23:00

    J’aime vos photos et videos ! La belle lumière, l’immensité des paysages, le côté aventure, les sensations de poussière, de chaleur, de fatigue, de rigolade, etc… Très sympa et… instructif sur la région ! Bonne continuation y hasta la proxima vez ! Un embrazo fuerto !

  5. james
    28. février 2016 at 21:21

    Un seul mot ‘ magnifique ‘ qu’elle pureté et qu’elle chance vous avez de découvrir de si beaux paysages et de tomber si bien à chaque fois ; Mais Elodie investi dans une paire de bonnes chaussures pour le maintien de tes chevilles si précieuses pour toutes les balades et escalades restant à faire.Bises aux deux

  6. Zouzou
    21. mars 2016 at 21:53

    Superbement magnifique ! <3 <3 <3

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