Mendoza et Maipú

Le lundi 18 janvier notre bus part de Santiago de Chile à 7h45. Nous quittons le Chili après 40 jours de l’extrême sud jusque Santiago.
Les trois premières heures nous montons jusqu’au col de Los Libertadores où se trouve la frontière pour l’entrée au Chili. Nous avons beaucoup de chance d’être dans ce sens là, dans l’autre les files de voitures s’étendent sur de nombreux kilomètres. C’est l’été, les argentins vont au Chili faire des emplettes et se bronzer.
A la frontière nous ne prenons qu’une heure et arrivons une heure plus tôt que nous pensions 340km plus loin 6h30 après notre départ de la capitale chilienne : ils prévoient large au cas ou les formalités de frontières soient plus longues. En effet nous étions avertis que les contrôles douaniers pourraient inclure un contrôle complet de tous les bagages du bus. Le contrôle a été celui du faciès et rapidement dans le sac à main. Ouf ! Nous revoilà en Argentine !

Nous marchons vers le centre ville et encore une fois j’ai des flashs aux endroits où je me suis trouvée sept ans plus tôt : j’étais venue passer 5 jours à Mendoza. Cinq jours de tourisme et de fiestas qui avaient coûté une carte bleue et bien des soucis réglés grâce à la réactivité de papa.

Mendoza est une ville très touristique de 120000 d’habitants. C’est le vin qui attire du monde, le vignoble mendocino est mondialement connu et nombre d’agences proposent des tours dans le vignoble, des repas, des dégustations…
Nous posons nos sacs à dos à l’hostal Los Primos et faisons connaissance avec nos compagnons de chambre avant d’aller déjeuner un gros hot-dog rempli de graisses saturées suivie d’une délicieuse glace comme les argentins savent les faire.
Le soir nous faisons un barbecue tous ensemble avec deux français en échange universitaire, un argentin en voyage, le gérant de l’hostel, son père et constatons une fois de plus le rythme décalé que nous avons quand le repas n’est jamais prêt avant minuit.

Le lendemain nous prenons un bus pour Maipú. C’est une petite ville en périphérie de Mendoza qui concentre de très nombreux domaines viticoles et d’oliveraies. Nous louons des vélos et partons sous un soleil de plomb explorer le vignoble. Il fait très chaud ! Nous sommes à 700/800m d’altitude c’est le vignoble le plus bas de la région.
Un peu plus au sud encore s’étend le terroir le plus prestigieux de Mendoza, la Valle de Uco dont les vignes poussent à 1700m. Le domaine de Lurton est là bas.
La région de Mendoza concentre plus de 70 % du vignoble argentin, soit plus de 145000 hectares de vignes.

Nous visitons un petit domaine viticole tenu par un couple de français, CarinaE. Les vins sont bons, la structure a été reprise et modernisée par ces anciens employés d’EDF fascinés par le vin et par les étoiles et sympathiques. La conduite de la vigne est adaptée au climat sec et chaud et au manque d’humidité. Le domaine produit du Malbec, du Cabernet Sauvignon et de la Syrah. Les vignobles sont irrigués comme dans toute la région avec l’eau de la cordillère (40 heures par semaines) et les vins sont élevés en barriques françaises de 8 à 18 mois selon le produit recherché. La production est d’environ 100000 bouteilles par an (22 hectares en production).
Le résultat est goulu et très bordelais à mon goût (j’ai cru comprendre que Michel Roland ou associés y était pour quelque chose).
Un autre domaine que tout le monde connaît dans les supermarchés du monde c’est Trapiche (production de 70 millions de bouteilles par an! Le plus gros producteur argentin avec plus de 1000 hectares de vignes), il est juste à côté mais j’ai pas trop envie de le visiter. De toutes façons nous n’avons pas tellement de temps !

Nous enchaînons directement sur la visite d’une oliveraie et fabrique d’huile d’olive et de vinaigre balsamique, « LAUR ». Si pour la première visite nous étions seuls la deuxième est un truc à touristes. Un groupe d’argentins amenés par une entreprise touristique est là aussi et la personne qui nous fait le tour a bien un joli minois mais ne fait que répéter son speech. Personne n’est vraiment intéressé par la partie technique, aucune question n’est posée par contre le public est enchanté par la boutique se jette sur les tapenades et le pain. Le temps que je pose des questions et il n’y a plus rien à goûter. Désopilant. Même la visite de la partie technique se concentre sur les vieilles machines, je demande à voir les filtres actuels et on me le refuse. Grrr !

On apprend quand même pas mal de choses (on est des touristes aussi et on y connaît rien à l’huile d’olive!). Par exemple, saviez vous que la différence entre les olives noires est vertes n’est pas la variété mais simplement la maturation ? Les vertes sont récoltées avant d’être complètement mures m’a dit la jolie vendeuse.
La consommation ne peut avoir lieu qu’après traitement du fruit (on ne mange pas les olives fraîchement cueillies, c’est trop amer). Les meilleures olives sont produites sur les oliviers qui ont entre 35 et 150 ans. Pour faire de l’huile d’olive on ne dénoyaute pas les olives, elles sont broyées entières. Ensuite les méthodes anciennes pour extraire le jus sont la presse de la pâte obtenue alors que les modernes procèdent par centrifuge. La presse n’est pas parfaite parce que le fruit est trop en contact de l’air ce qui provoque une oxydation supérieure. Après l’extraction on laisse le jus décanter (chez LAUR ce sont 20 jours) et enfin filtration et mise en bouteilles.

L’huile d’olive vierge est classifiée selon son acidité libre. Plus le taux d’acidité de l’huile est bas meilleure est sa qualité. LAUR ne produit que des huiles « extra virgen ». Qu’est-ce que c’est ?
Les catégories (Wikipedia):

  • Huile d’olive vierge extra (acidité inférieure à 0,8 % exprimée en acide oléique)
  • Huile d’olive vierge (acidité maximale 2%)
  • Huile d’olive vierge courante (maximum 3,3%)
  • Huile d’olive vierge lampante (au delà de 3,3%)

LAUR produit aussi deux sortes de vinaigre balsamique : un traditionnel de Modène et un classique.
Le vinaigre balsamique traditionnel est un produit à base de jus de raisin cuit et ensuite vieillit en fûts de chêne. Vous saviez cela? Ce n’est pas un « simple » vieillissement. Le vinaigre mûrit ensuite pendant au moins 15 ans dans des petites barriques de plusieurs bois différents (châtaignier, merisier, cerisier, mûrier, frêne, chêne…) remplies à la moitié seulement et laissées ouvertes. Le vinaigre se concentre ainsi par évaporation jusqu’à 50 ans si on le veut.
Le vinaigre balsamique classique tel qu’on l’achète en supermarché est plus simple, il n’a que quelques années et pas de vieillissement aussi subtil.

Nous revenons ensuite à Mendoza et nous baladons un peu.
Mendoza est un oasis au milieu du désert. Grâce à un fabuleux système d’irrigation la ville est un poumon de verdure, de fontaines et l’ambiance y est doucereuse. On ne s’imagine pas du tout dans une grande ville ! Comme dans des petites villes la sieste y est strictement respectée (ce qui n’est pas le cas à Buenos Aires par exemple). Par contre une fois que les habitants sont réveillés les places se remplissent, les enfants crient et jouent et les terrasses sont pleines. La sieste leur permet de rester tard réveillés.

Nous, la sieste, nous ne nous y habituons pas encore et ne restons pas tard réveillés: demain nous partons tôt à San Juan pour visiter un autre terroir argentin.

Le mercredi 20 janvier à 7h45 notre vieux bus qui sent mauvais part pour San Juan.

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  2 comments for “Mendoza et Maipú

  1. Britta
    1. février 2016 at 20:42

    Das ist eine gute Idee mit dem Exclusivparking. Find ich witzig.

  2. Alwine
    7. février 2016 at 19:51

    Habe mir etwas Zeit genommen und die Berichte der letzten Wochen nachgelesen. Vielen Dank für die interessanten Beiträge und die vielen herrlichen Fotos und Filme. Dass Valparaiso Eure Lieblingsstadt ist kann ich aufgrund der bunten Fotos gut nachvollziehen. Ich bin sehr beeindruckt von Eurer Energie und beglückwünsche Euch dazu so viele nette Menschen kennen zu lernen.

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