Le dernier jour de l’année 2015 nous partons à presque 10 heures du matin en voiture avec les membres de la famille de notre logeuse direction le nord. Malheureusement ils ne vont que jusqu’à La Junta, à peine à 48km de Puyuhuapi, mais c’est déjà pas mal !
La route alterne entre mauvaise piste et fabuleuse route super moderne, gros changement pour nous !
Entre le moment où ils nous déposent et notre nouveau départ il se passe à peine une demi heure et nous revoilà partis à 3 l’arrière d’un pick-up avec notre équipement et celui des 4 personnes à l’intérieur de la voiture. C’est pas confortable mais on est rodés, contents de pouvoir repartir si vite et l’israélien sympa avec qui nous partageons notre maigre espace était lui aussi à Puerto Rio Tranquilo en stop et nous avons beaucoup à nous raconter.
Les israéliens qui conduisent roulent vraiment vite et je me réjouis quand nous sommes sur une piste car alors ils roulent légèrement moins vite que sur les parties asphaltées, même si cela nous couvre de terre et de poussière jusqu’à la racine des cheveux. Cela ne semble jamais confortable de faire du stop sur la Carretera Austral, mais l’aventure en vaut la chandelle.
A la vitesse à laquelle nous allons il nous faut à peine deux heures pour arriver presque à Chaitén mais nous nous séparons avant : les israéliens veulent aller aux thermes Amarillo alors que nous voulons arriver d’abord à destination.
Il manque juste 20km et même pas 5 minutes après notre arrivée, le temps que nous avancions pour nous positionner au bon endroit, apparaît un bus comme sorti de nulle part avec comme destination Chaitén!
C’est un record pour nous, en seulement 4 heures nous avons fait 200km depuis Puyuhuapi sachant qu’une bonne partie de la route est de la piste !
Chaitén semble être une ville morte, en tout cas elle est désertée. Elle compte à peu près 3000 habitants. Il n’y a que quelques routes qui sont asphaltées, pas de boutique ou de centre d’intérêt, les supérettes sont sales et peu achalandées. Le seul bâtiment qui attire l’attention est le très moderne centre de Navimag, celui de la compagnie de ferry. Il y a même une machine à café!
Nous nous renseignons vaguement pour la visite du volcan même si nous avons tous les deux envie de souffler et rester tranquille pour une fois.
A l’hostal de Rita nous trouvons une petite chambre douillette à un prix correct (10000 pesos par personne, c’est sûrement le moins cher du village). Rita a l’air d’être un phénomène, en tout cas c’est une pionnière de Chaitén.
Ce qui est dommage c’est qu’elle semble être une vrai feignasse: la cuisine et les salles de bain sont vraiment crades voir insalubres (surtout la cuisine). Dans l’immense salon beaucoup de bazar, heureusement que les chambres sont propres.
Nous sommes le 31 décembre mais ne savons pas quoi faire ce soir: il y a un resto qui a l’air sympa mais le „menu de la Saint Sylvestre“ est super cher, il y a le Quijote qui ne sait pas nous dire le prix du repas „normal“ et l’envie de ne rien faire et débrouiller une pizza et une bouteille de vin chez nous. Finalement nous nous décidons pour „ El Quijote“ et partageons une table avec un chilien qui descend la Carretera Austral en vélo et un espagnol qui avec sa voiture vient d’Ushuaia et part en Alaska.
A part nous quatre il y a juste une famille de chiliens pas très sympa qui s’enfuit aussi vite qu’elle arrive. Pas de repas ni d’ambiance spéciaux et à minuit nous regardons les feux d’artifices réputés de Valparaiso à la télévision et trinquons avec ce que Tobi a trouvé de mieux au supermarché, des bubulles industrielles françaises, avant d’aller nous coucher.
Nous vous souhaitons une belle année 2016 ! Qu’elle soit douce et heureuse, nous vous enlève aucun des vôtres et vous garde tous en bonne santé. Nous vous souhaitons aussi d’avoir assez de rêves et de force pour les réaliser.
Le premier jour de l’année est un jour de repos enfin. Pas de réveil, nous faisons enfin une grasse mat’. Avec le temps fabuleux qu’il fait et la chaleur enfin retrouvée nous pourrions monter sur le volcan qui en 2008 a enterré la ville sous 1 mètre de cendres et provoqué l’exil des habitants pendant deux ans et la mort des 20000 animaux abandonnés. Après la catastrophe la moitié des habitants n’est pas revenue et des maisons sont abandonnées. Des 7000 habitants il ne reste ici qu près de 3000. Le volcan fume, il n’a pas dit son dernier mot.
Nous pourrions aussi aller nous relaxer aux thermes réputés et pas chers mais après le programme chargé des derniers mois en Patagonie nous sommes contents pour une fois de ne rien faire.
Le 2 janvier notre ferry part à 10 heures direction Chiloé. Pour nous c’est la fin de la Carretera Austral que nous avons pratiquement entièrement remontée. Il manque tout juste 200km pour arriver à Puerto Montt. Si nous avons vu plusieurs endroits il y en a bien d’autres qui auraient aussi valu la peine. Par exemple une randonnée dans le parc national du Cerro Castillo avant Coyhaique. Peut être que nous reviendrons un jour !
