Le ferry pour Punta Arenas

Nous nous mettons tout excités et parfaitement à l’heure dans la queue sur le ferry le 5 décembre et regardons bizarrement la femme qui nous dit qu’on ne va embarquer que dans une heure, à 16 heures. « vous devez vous tromper ! Le bateau doit partir à 16 heures ». Non, elle ne se trompait pas. Le bateau ne part pas avant 18 heures ce qui nous déçoit parce qu’on sait que du coup on ne verra pas la zone spectaculaire où les glaciers se succèdent. Nous aurions tout juste eu le temps de les voir avant que la nuit tombe si le ferry était parti à l’heure. Tant pis !

Tobi est sur le pont, il observe le chargement minutieux du seul moyen de transport des véhicules et marchandises des navarinos. Nous nous demandons comment ils n’ont pas pu être prêts alors que le ferry est là depuis hier soir.

Le ferry n’est pas plein lorsqu’il démarre enfin. Je compte 6 places de libres dans notre compartiment « semi-cama ». Bizarre.
Tobi dit qu’il a même vu un couple de français qui n’ont pas pu embarquer parce que c’était plein. Mmmm!
Nos places sont confortables et il y a plus de place que dans le bus. Il y a des prises électriques, une télévision qui diffuse des films d’affilée, deux toilettes et deux douches dans notre compartiment.
En bas il y a la cantine. Les horaires des repas sont de 9h à 10h pour le petit déjeuner, de 13h à 14h pour le déjeuner et de 19h à 20h pour le dîner. Tobi plaisante en disant que les argentins doivent penser que le repas du soir est le goûter : dans les bus en Argentine il n’était pas anormal de recevoir son plateau repas à minuit ! Tout dans la demi mesure !

A peine partis et l’on nous signifie déjà que le repas est prêt.
Dans des plateaux en métal moulés comme à l’armée nous recevons notre portion de pâtes bolognaises, notre tranche de pain de mie, un petit bol de soupe et une pomme. Ce n’est pas frugal mais nous étions prévenus.

Tobi passe la plupart du temps sur le pont, il est fasciné par notre environnement et ne tient pas en place. Le vent me rebute et je ne reste pas longtemps dehors. Je suis à la fenêtre et je sors parfois. Je lis, écris pour le blog et regarde la télé.
Je remonte quand même au moment où nous déposons deux suédois aventureux seuls au milieu d’une nature hostile : ils partent explorer les monts enneigés de Darwin pendant deux semaines. Brrr ce ne serait pas pour moi !
Peu à peu le ciel s’obscurcit. Nous attendons ensemble presque fiévreux d’apercevoir le premier glacier qui est le plus spectaculaire et restons jusqu’à ce que nos eux ne puissent plus distinguer cette belle nature. Dommage. On ne peut meme pas dire “prochaine fois”.
Pendant ce temps les chiliens se sont mis en mode dodo et quand nous rejoignons nos places il n’y a plus de lumière et les rideaux sont tirés sur les fenêtres. Pas de lumière individuelle non plus, pas d’autre choix que de dormir. Bon ben.. bonne nuit ?

Nous ne dormons pas mal et sommes nettement moins secoués que dans le bus. Le seul désavantage de dormir sur des sièges inclinables est de ne pas vraiment pouvoir s’étendre ni changer de position.
Nous mettons le réveil pour les premiers rayons du soleil pour voir si l’on peut encore apercevoir les glaciers mais c’est trop tard, on les a déjà passés.
Au petit déjeuner nous recevons une petite madeleine et une tranche de jambon cuit et de fromage dans du pain de mie. Le café et le thé sont à volonté même si je me sens coupable et observée de m’en resservir une deuxième tasse (café soluble Nescafe).

La journée passe très vite, Tobi est presque tout le temps sur le pont et suit sur le GPS la route que nous prenons. Le midi on nous sert du riz avec du poulet, une soupe et un yaourt. Dans l’après midi nous avons la chance de passer devant quelques glaciers, chance surtout que le temps soit découvert à ce moment là : il change toutes les dix minutes du grand soleil au brouillard et aux rafales de vent et de pluie. J’aperçois même un dauphin à côté du bateau depuis ma fenêtre.
Nous sommes impressionnés qu’un bac puisse prendre une telle route. Parfois quand nous nous approchons de la pleine mer les vagues sont plus violentes et le bateau tangue.

La ration du soir est la plus copieuse, deux empanadas de viande, une soupe et un yaourt. Vers 21h30 il y a du mouvement, le personnel commence à ramasser les poubelles et les couvertures. Il dit qu’on va bientôt arriver et nous sommes surpris qu’il ait à ce point pu rattraper son retard. Bientôt c’est autre chose ici, nous arrivons vers minuit et décidons de rester dormir sur le bateau pour nous éviter la recherche d’un hostel à une heure si avancée et l’économie d’une nuit. Nous nous déplaçons pour dormir dans le compartiment cama : il ne reste qu’une dizaine de personne qui dort sur place. Un couple de touristes comme nous et le reste semble des locaux. Je me demande pourquoi il ne sont pas descendus, eux.
Le lit dans ce compartiment est complètement à plat, c’est une sacré différence ! Le prix l’etait aussi: 20 euros plus cher par personne.
On dort comme des bébés après une bonne douche.

Le lendemain nous débarquons à Punta Arenas et nous renseignons pour louer une voiture pour remonter la route australe (carretera austral). C’est trop cher, surtout parce que nous souhaitons la rendre à Puerto Montt 3500km plus loin.
On se balade vite fait, il fait beau et pas froid. Je m’achète un bonnet, on prend nos billets pour Puerto Natales et montons dans le bus pour nous y conduire.

En route pour les célèbres Torres del Paine ! Nous sommes le 7 décembre, on est parfaitement dans les temps que nous nous étions fixés sur la carte approximative. C’est fou!

  6 comments for “Le ferry pour Punta Arenas

  1. Gens william
    27. décembre 2015 at 23:43

    Jolie vidéo, je crois que c’est l’été chez vous.

  2. Daniel
    28. décembre 2015 at 19:24

    Enfin, j’ai pu retrouver mon chemin depuis l’ile de Navarino jusqu’à Punta Arenas, grâce à la carte d’Elodie. J’étais d’ailleurs passé à peu près par là, sans être sûr ! C’est bien, je vous suis par Puerto Natales jusqu’à
    Pto-Bago-Pisagua. Quel plaisir de voyager avec vous ! DR.

  3. JAMES
    28. décembre 2015 at 19:27

    Belle balade, le capitaine a du mérite du haut de son poste de barrer de nuit au milieu de tous ces ilots contre vent et houle et pas un oiseau qui s’aventure, pas fou !!

  4. Britta
    30. décembre 2015 at 19:05

    Wie es scheint, habt ihr die turbulente Bootsfahrt gut überstanden, Hut ab.

  5. 10. janvier 2016 at 4:02

    Hallo ihr Vorreiter unserer naechsten Etappen,
    danke fuer die Infos zur Ueberfahrt Puerto Williams.
    Bleibt gesund und lasst es euch gut gehen…
    VG Peter

    • Elodie & Tobi
      13. janvier 2016 at 17:12

      Freut uns, dass noch jemand die Infos gebrauchen kann. Viel Spass da unten!

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