Cabo Polonio

Depuis Punta del Diablo un premier bus nous amène en 40 minutes à Castillos (à prononcer casticho, ici comme en Argentine le son « ye » [ j ] est prononcé « che » [ ʃ ]). Avant de continuer nous essayons de retirer quelques pesos mais pas moyen. Quel stress que de ne pas avoir d’argent! Nous savons que comme à Punta del Diablo notre prochaine destination n’est pas équipée de distributeurs. Heureusement que nous avons quelques dollars et pouvons payer dans n’importe quelle une monnaie ici.

Nous prenons ensuite un bus qui en une heure de route de campagne nous amène à l’entrée du parc national 22km plus loin devant un bâtiment « porte d’entrée » bien trop chic pour ce qu’il protège.
De là nous montons dans un camion 4×4 équipé « safari » qui traverse les 7km de la réserve et les dunes pour finir sa route sur la plage de Cabo Polonio.

Le village de 100 habitants surmonté d’un beau phare est un havre de tranquillité et pour l’instant notre escale la plus isolée. Pas d’électricité ni de route en dur, véhicules motorisés interdits, des cabanes rafistolées et quelques petites maisons en dur, nous sommes vraiment dans un petit village de pêcheur rustique. Ici la population principale est une colonie d’otaries (lions de mer) en très grand nombre.
Le temps n’est pas au beau fixe. Heureusement que nous sommes équipés, il y a du vent.
Nous avançons dans le village et nous arrêtons dans une posada bleue dans laquelle nous décidons de rester: Posada de las Noctilucas.

Nous quelques dollars de plus nous prenons une chambre privée donnant directement sur la plage.
C’est très tranquille, il ne semble y avoir personne d’autre dans notre posada. C’est très rustique aussi, comme sûrement tous les hébergements du village.
Grâce à eux panneaux solaires nous avons même de l’eau chaude et des petites ampoules LED qui nous donnent le soir une lumière nettement suffisante.
A part ça dans le village il y a deux restaurants ouverts et ne supérette, c’est tout. Le reste sont des hébergements pour le tourisme et vu que nous sommes en basse saison il n’y a pas grand monde, peut être que les touristes se comptent sur les doigts de la main.

Nous allons de ce pas nous balader. Je traîne une migraine et l’air de la mer fait du bien. Nous allons voir les otaries et remarquons qu’ici parc naturel signifie le moins d’interaction possible : un gros lion a fini ses jours là, sur la plage mais on ne le délogera pas, la nature fera elle même son travail pour rendre l’animal à la terre et l’odeur est pestilentielle.
Nous montons dans le phare et jouissons d’une vue magnifique sur le cap, le village et bien au-delà.
En bas nous nous baladons sur le littoral et nous faisons attaquer par des oiseaux agressifs et trop bizarres (leur nom, le vanneau téro, wikipedia) qui protègent leur territoire, leur herbe, là, le chemin quoi. Ces oiseaux on les a déjà vu, et la dernière fois c’était dans les vignes de la Serra Gaucha.
La journée se passe comme ça dans cette paisible tranquillité. Nous continuons à lire et à écrire nos récits.
Le soir nous nous restaurons dans le seul endroit fermé et chaud et nous régalons de buñuelos de algas (typique du département de la Rocha dans lequel nous nous trouvons mais pas ailleurs), des beignets d’algues vertes et de chivito, le sandwich national , une bombe de cholestérol à base de poisson (normalement c’est un steak), de bacon, jambon cuit, œuf au plat, salade, tomate, poivrons, fromage (mozzarella), mayonnaise. Nous accompagnons tout ça d’un tannat, le cépage rouge bien tannique du sud oust de la France (Madiran) qui est le cépage de l’Uruguay par excellence. Ici il semble s’être parfaitement adapté, apporté par l’immigration basque, et il est mis à l’honneur.

Le lendemain matin après une dernière balade sur la plage nous repartons. Le temps ne s’est pas amélioré et ma migraine non plus. Néanmoins nous garderons un beau souvenir de cet endroit tranquille. Avant l’étape de Montevideo c’était une escale parfaite !

  1 comment for “Cabo Polonio

  1. Mia de Rooij
    22. novembre 2015 at 18:05

    Dear Elodie & Tobi,

    It is so nice to read about your adventures. I try to read the German as good as possible for me. I liked you compagany in Brasil and had a great time in the North (I even was so lucky to see a jaguar).
    I hope you will have a great time and wish you safe travels.

    Warm regards, Mia

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