Ponta Porã et la frontière du Paraguay

Le bus de Bonito pour la frontière du Paraguay de Ponta Porã part une fois par jour à midi. Comme aujourd’hui le thermomètre doit côtoyer les quarante degrés nous nous offrons un mototaxi pour les deux kilomètres qui nous séparent de la gare ferroviaire avec nos gros sacs à dos.
Pour parcourir moins de 300 kilomètres il nous faudra 7 heures ce que nous avons du mal à croire. Bien vite nous comprenons pourquoi.

Le mini bus arrive déjà avec une heure de retard depuis Corumbá, la frontière bolivienne, et une heure plus tard à Jardim il s’arrête déjà. A 15 heures nous troquons le petit contre un minibus un peu plus grand et plus vieux et continuons la route : 3 heures et demi après notre départ de l’hostel nous n’avons roulé qu’une heure. Aie !

Après un trajet secoué sur une mauvaise piste et plusieurs arrêts nous arrivons effectivement à 19 heures à la ville de frontière, Ponta Porã, qui signifie « jolie pointe » en guarani, la langue indigène de la région.
Le chauffeur sympa demande où se trouve notre hôtel et nous dépose au coin de la rue.
Pour R$ 118 (<€30) nous avons à l’Hotel Guarajá une super chambre confortable, climatisée avec téléphone, télévision, internet, savon, grand lit et serviettes de bain. Le luxe! Après une si longue journée  nous sommes bien contents.
Sur le trottoir dans un restaurant improvisé nous nous régalons de petites brochettes et de manioc puis nous filons nous coucher.

Le 21 octobre nous avons droit au peut-être meilleur petit déjeuner depuis le début de notre voyage avec une immense table garnie de victuailles variées. La journée commence bien !

Ponta Porã est une ville de frontière atypique. D’un côté de la rue c’est le Brésil, une ville qui s’est d’abord développée grâce à la yerba mate, la plante infusée dans le sud du Brésil, du Chili, Paraguay, Uruguay et Argentine (dont je vous parlerai au prochain article promis) et de l’autre côté le Paraguay, la ville de Pedro Juan Caballero, connue pour le faible prix de l’alcool et biens de consommation et comme plaque tournante du trafic de drogue. En attendant elle fait bonne impression avec ses casinos aux lumières multicolores et ses magasins.

Le chauffeur de taxi qui nous balade pendant une heure nous raconte qu’en raison de la faiblesse du Real, la monnaie brésilienne, il n’y a personne qui vient faire ses emplettes mais que lorsque le taux est plus favorable le poste de frontière se remplit et qu’il faut y faire la queue (pour faire des bonnes affaires au Paraguay). On a du mal à se l’imaginer tant l’endroit est désert lorsque nous faisons tamponner notre passeport. Un petit aéroport vide, une frontière vraiment sans stress.
Notre guide n’est pas à jour et heureusement que nous avons pris un taxi pour nous faire faire les formalités : pour 50 Reais (12 euros) il nous emmène à la Policia Federal du Brésil pour le tampon de sortie qui se trouve pendant la semaine à l’aéroport et non pas au centre comme nous le pensions, ensuite nous faisons tamponner notre passeport du côté paraguayen près de l’énorme centre commercial « shopping China », puis il nous amène à la banque Continental pour retirer un million de guaranis (150€), ensuite à l’hôtel chercher nos sacs a dos et enfin au terminal de bus qui a changé d’adresse et se trouve très éloigné du centre.
Nous aurions sans doute pu discuter le prix mais nous sommes satisfaits et ne cherchons pas souvent à grappiller des sommes qui rapportées dans notre monnaie européenne sont ridicules. Nous essayons juste de ne pas nous faire prendre pour des imbéciles et sachons tout de même nous défendre lorsque le prix est clairement exagéré.
En tout cas pour le temps qu’il nous a fait gagner, probablement la journée à marcher sous 35 degrés, nous sommes très contents.

Nous pouvons enfin commencer l’aventure Paraguayenne, tout d’abord en route pour Concepción !