En train pour Belo Horizonte

Le réveil sonne à 5 heures dans la grande maison endormie et il m’est bien difficile de sortir du bon lit douillet après ces dernières nuits mouvementées.
Nous faisons nos casse-croûtes et partons en direction des bus. Un peu de stress alors qu’aucun bus ne s’arrête à notre injonction, enfin un finit par s’arrêter et nous arrivons même à l’avance à la gare, à 6h20.

La gare semble bien différente que la veille, elle est pleine ! C’est un beau bâtiment qui semble neuf. Le train est là et la foule se presse pour y entrer.
Notre place est dans le tout dernier wagon d’un train d’une quinzaine de wagons à peu près. A l’avant, deux wagons « executivo » et ensuite, le reste ce sont des wagons « econonomico ».
La différence de prix, c’est 62 Reais pour la classe économique et 92 Reais pour la première classe. A peu près 15€ pour l’un, 22€ pour l’autre.

Ce train est le seul train de passagers quotidien inter-états au Brésil ! C’est la compagnie Vale, multinationale d’extraction minière qui est en est l’opérateur.
Cela s’explique par le fait que l’État de Minas Gerais (dans lequel nous nous rendons) est le principal producteur de minerais du Brésil (voir notre article sur Vitória et son port).
Cette ligne sert donc principalement pour le transport du charbon et du minerais de fer, des trains gigantesque que nous n’aurons cesse de croiser le long de notre trajet en sens inverse.

Lorsque nous nous asseyons à notre place, le wagon est vide. Il le restera longtemps, si bien que nous nous demandons comment l’unique train d’une journée peut se rentabiliser.
Mais heureusement à mesure que nous avançons le wagon se remplit et chaque fauteuil trouve un occupant.

Le service à bord est digne d’une première classe d’une compagnie aérienne de renom (j’imagine, mais je n’ai jamais testé). Des téléviseurs Philipps toutes ls 4-5 places, des prises de courant pour recharger son appareil, des fauteuils pivotants et tellement de place pour les jambes !
Sans cesse du personnel qui se préoccupe de notre confort, faire le nettoyage, récupérer nos poubelles triées en 3 catégories, informer du prochain arrêt. Un commandant de bord nous fait une introduction et nous souhaite bon voyage au début. Un wagon de boissons et nourriture passe régulièrement et nous buvons un bon café pour 1,20 Reais (même pas 30 centimes d’Euros). Il parait qu’il est même possible de se faire livrer pour 8 Reais un repas pour le déjeuner en classe économique !
Nous n’avons pas testé parce que nous sommes équipés.
La climatisation nous fait oublier que dehors la température ne fait qu’augmenter (elle est indiquée). Il fera dehors entre 35 et 37 degrés tout le long de la route !

Le long du trajet les paysages défilent et se diversifient.
Nos quittons d’abord la grande route et la végétation nous paraît insuffisamment dense pour les grands élevages de bovins et de chevaux que nous apercevons. C’est tellement sec !
Les villages que nous traversons semblent pauvres, et les gares où nous nous arrêtons ne sont souvent qu’un simple abri si bien que nous nous demandons pourquoi le train s’y arrête.
Peu ou pas de passage à niveau, nous ne traversons que deux « grandes » villes.
Puis nous arrivons dans une belle vallée où file un large fleuve sinueux, le Rio Doce. Un décor de carte postale !
Le paysage change encore et dans l’après midi nous commençons à prendre de l’altitude et la montagne couverte de forêts dense succède à campagne. Nous apercevons beaucoup d’usines avec de hautes cheminées et autant de trains de marchandises interminables.
Lorsque la nuit tombe nous ne pouvons plus que deviner notre hauteur en voyant en contrebas des carrières aux camions frénétiques en file. Un paysage qui de jour doit être à couper le souffle.

Le voyage de 13h30 se déroule donc sans le moindre problème et à part la dernière heure (les enfants fatigués qui s’impatientent) nous ne voyons pas le temps passer.
Lorsque nous arrivons à 20h30 à Belo Horizonte il fait encore 25 degrés et nous arrivons complètement en sueur à notre hostel, en haut d’un côte qui me paraît insurmontable.

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La maison qui abrite cet hostel dans une zone qui semble avoir bien peu de charme (Santa Teresa) est une belle surprise. Une belle bâtisse des années 30, un havre de paix coloré et barricadé que tient une jeune famille franco-brésilienne.
C’est très grand. Il y a plusieurs dortoirs avec ou sans salle de bain et des chambres doubles. Salle de télévision, salle de repos avec un hamac, ordinateur connecté à disposition, bibliothèque, petit déjeuner compris et un bar sur la terrasse où nous dégustons une caïpirinha avant d’aller nous coucher.
Ouf ! Quelle journée !

Nous nous levons le lendemain, lundi 5 octobre et restons d’abord tranquillement à la « maison ».
Le midi nous reprenons nos sacs et les laissons à la consigne de la gare ferroviaire pour explorer un peu la grande ville de Belo Horizonte, surnommé BH (à prononcer Bé-Aga)
C’est une vrai grande ville, capitale de l’État. C’est la troisième agglomération la plus peuplée du pays après São Paulo et Rio de Janeiro, avec presque 5,5 millions d’habitants.

BH n’est pas une ville de longue histoire. Elle a été construite pour les besoins industriels par des travailleurs pauvres et migrants italiens selon une planification, un peu comme la ville de Brasilia, et inaugurée en 1897.
Si la ville a reçu son nom en raison de son beau paysage de montagnes environnantes il est difficile d’en apprécier aujourd’hui encore la nature.
C’est une ville cosmopolite et moderne qui « grouille ».
Pour nous, c’est une première. Après la grande ville de Salvador aux airs d’Afrique nous nous sentons pour la première fois dans une grande ville latine.
Malgré sa taille les quelques contacts avec les locaux sont chaleureux.
Nous faisons une boucle par le Mercado Central, un marché qui pour moi se situe entre l’immense et chaotique de Santiago du Chili et le grand et gourmet de Palma de Majorque. Il me tire tout de même une petite larme au rayon des animaux vivants et apeurés serrés dans leurs cages, tout de même dominé par les oiseaux exotiques arc-en-ciel.
Nous mangeons bien « au kilo » pour pas cher, passons par la praça da liberdade qui pour nos yeux européens n’est pas si spéciale mais qui rappelle les beaux parcs organisés et symétriques français avec leur kiosque à l’ancienne.
Nous nous gorgeons de gratte-ciels, de bruit, de foule et de frénésie avant de remonter dans un bus (oh ! Ça faisait longtemps!) pour la plus calme ville d’Ouro Preto.
Une escale courte et enrichissante !

Até a logo !

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  1 comment for “En train pour Belo Horizonte

  1. Britta
    13. octobre 2015 at 17:23

    Hibiskus gibt es wohl überall. 37°C , ganz schön heiß. Hier fangen wir allmählich mit dem Heizen an.

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