Concepción

A peine débarqués du taxi au nouveau terminal de bus de Pedro Juan Caballero que des rabatteurs s’empressent de connaître notre destination. « Concepción ? Départ tout de suite » et effectivement, nous voyons le bus entrain de reculer qui s’arrête pour nous laisser entrer.

Pour 35000 Guaranis (à peu près 6€) nous sommes presque seuls dans un bus qui a déjà bien vécu. On pense d’abord que ça change du Brésil, mais en fait il y a beaucoup de compagnies de bus au Paraguay et pour le même prix un service très différent.

Notre bus part presque à vide mais roule à 15 km/h pour trouver des passagers tout le long de la route qui sort de la ville. Du coup, le bus se remplit. Généralement ça se passe toujours comme ça, inutile d’aller au terminal pour prendre son bus.

Cette fois cela nous semble particulièrement long. La musique à fond, une langue que nous ne comprenons pas et le marché ambulant dans le bus (beaucoup de vendeurs sont des jeunes enfants, on me dira que c’est la pause du midi de l’école…) c’est sur on est plus au Brésil !

La deuxième langue du pays est le guaraní parlé par 6 millions de personnes. Le Paraguay est le seul pays d’Amérique du sud a avoir adopté une double langue officielle, 90 % des paraguayens le parlent mais dans la ville il paraît que ça fait plouc et l’espagnol est plus parlé.

Saviez vous que même la langue française a emprunté des mots à cette langue amérindienne ?  Par exemple agouti, ara, boucan, palétuvier, acajou, jaguar, tapir, ananas, tapioca, toucan…

Le paysage ne change guère de l’autre coté et le bus s’arrête beaucoup. On y goûtera aux spécialités locales pas bien fameuses jusqu’à ce qu’on nous dise que la nourriture dans les bus n’est jamais bonne. Ahhh ! Ça rassure !
Il n’empêche que jusque là nous sommes en parfaite santé !

Lorsque nous arrivons à Concepción 5 heures plus tard il fait si chaud qu’on pourrait cuire un œuf sur le macadam. Nous n’avons pas le courage d’explorer tous les hotels avec nos sacs au dos et les posons dans le premier venu, « L’hotel Central ». On ne devrait jamais choisir un hébergement dans une situation telle ! C’est comme d’aller faire les courses l’estomac vide c’est une grosse erreur ! Nous fermerons les yeux sur l’état de délabrement de la pièce, boucherons nos nez aussi. Pour à peu près 13€ la chambre double avec douche et clim on ne peut pas non plus s’attendre à mieux.

Néanmoins si votre chemin devait passer par Concepción ce n’est pas l’hôtel que nous vous recommanderions. Il a sûrement été plus respectable, il y a bien longtemps.

Dès que nous posons nos bagages nous partons explorer la ville endormie.
Mis à part une imposante statue de la vierge supportée par quatre porteurs qui souffrent il n’ a pas grand-chose à faire à Concepción. Le karaoké semble être un sport local sans champions (nous nous en rendrons compte plus tard).
En milieu d’après-midi en milieu de semaine il règne à Concepción une tranquillité étonnante. Il fait sûrement trop chaud pour travailler et pour sortir. Vraiment trop chaud. Quelques charrettes tirées par des chevaux, peu de voitures et surtout des scooters conduits sans casque et sans risque.

Mais cette tranquillité correspond très bien à cette ville que nous qualifierons d’un autre temps. Des façades travaillées, de très beaux bâtiments d’époque coloniale et de larges routes mais tout ceci aurait besoin d’un bon coup de neuf, ou pas. Nous, on aime comme ça, on peut laisser libre court à notre imagination dans cette ambiance poétique du début des années 20.
Nous marchons dans la rue déserte et gagnons les rives de l’imposante rivière Rio Paraguay dans laquelle des locaux se baignent (et y lancent leur poubelles).

Depuis notre point de vue nous admirons la force du courant et la quantité d’eau brassée, comprenant maintenant l’importance du rio pour le pays et la raison des guerres pour s’en emparer. Son bassin représente deux fois la superficie de la France et il coule sur les territoires de quatre pays : le Brésil, la Bolivie, le Paraguay et l’Argentine parcourant ainsi 2500km.

Le Paraguay étant loin de tout océan, la rivière Paraguay qui le traverse est sa principale voie fluviale. Elle se jette dans le rio Paraná (tout comme le rio Iguazu, celui des chutes…).

Nous nous renseignons : On aimerait partir à Asunción par bateau. Nous savons qu’il y en a un par semaine et qu’il prend trente heures pour parcourir les 300km mais nous ne connaissons pas les horaires.

Nous apprenons qu’il est parti hier. Dommage ! Le «Guaraní» (et non plus Cacique II) n’est pas un bateau de croisière, plutôt un transport basique de marchandises et de personnes dans une zone peu urbanisée. Au milieu des sacs de fruits, patates, oignons et de yerba mate nous aurions vécu une belle expérience humaine et dormi dans des hamacs.

Mais sans doute que par cette chaleur le rustique de ce mode de transport aurait été dur à supporter. Tant mieux donc !
Nous rentrons à l’hôtel en faisant une pause par un glacier, Mmmm ! comme nous apprécions une grosse glace par cette chaleur torride.
Le soir nous goûtons la bière locale, la « pilsen » que nous préférons à la brésilienne et nous laissons tenter par une des spécialités paraguayenne, la viande grillée en plein air, « churrascaria.

Nous ne nous attardons pas à Concepción, demain nous partons à Asunción.

  11 comments for “Concepción

  1. Maman
    2. novembre 2015 at 20:19

    ah ha!!! je vois que tu as quand même acheté quelque chose! un éventail!!! Je vois aussi le bracelet à moustiques sur la table, alors? efficace?

    • Elodie & Tobi
      4. novembre 2015 at 14:45

      Hihi l’éventail c’est toi qui me l’a donné il y a bien longtemps, une publicité des ambulances Cannoises Esterel. Mais je me suis acheté un haut rouge au marché artisanal à Asuncion et aussi deux bracelets tressés. Le bracelet à moustique n’a pas eu beaucoup d’effets je pense, ils se posaient même dessus hihi, de toutes facons il faut mettre la deuxieme recharge dedans il est déjà trop vieux.

  2. Jette&Jarda
    3. novembre 2015 at 22:28

    fantastisch, Eure Reiseerlebnisse! Und wie lebendig Ihr alles beschreibt – fast, als wären Eure Leser auch mit dabei! Zum Glück habt Ihr mit den Piranhas keine nähere Bekanntschaft gemacht… Eine gute Zeit noch, bleibt gesund!
    Jette & Jarda

  3. Babs
    4. novembre 2015 at 21:33

    Schokolade, schaut Euch diese Seite an
    https://es.wikipedia.org/wiki/Gramado

  4. Dany
    10. novembre 2015 at 13:51

    pour quand l’Urugay et l’Argentine?

    • Elodie & Tobi
      12. novembre 2015 at 13:29

      Nous serons lundi (16) au début de la côte de l’Uruguay (Punta del Diablo). Pour l’Argentine il ne faut pas qu’on traîne, on a déjà pris du retard, nous serons maximum fin novembre à Buenos Aires…

  5. Dany
    10. novembre 2015 at 13:52

    pensez-vous aller aux Falklands?

    • Dany
      10. novembre 2015 at 13:52

      Les Malouines

    • Elodie & Tobi
      12. novembre 2015 at 13:16

      Non grand-père, ce n’est pas prévu. Pas non plus en Antarctique ni à l’île de Pâques. Par contre nous réfléchissons éventuellement pour les Galapagos.

  6. Dany
    10. novembre 2015 at 13:53

    et merci pour les souhaits d’anniversaire

  7. Zouzou
    11. novembre 2015 at 0:56

    <3 Même si votre étape ne vous enflamme pas, les photos sont très belles. Merci

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