Caravelas

29 septembre – Le réveil sonne à 5 heures, la pirogue nous traverse limite avant que le bus parte et nous sommes impressionnés par la tranquillité des locaux : pour la deuxième fois il y a bien assez de gens pour remplir une pirogue, debout, devant la pirogue, mais on attend l’heure officielle pour traverser. Un peu de stress car il n’y a qu’un bus par jour. C’est bon, ouf !
Deux heures de piste, et lorsque nous arrivons à Itabela, une ville « étape » sur la grande route qui va vers le sud, nous nous demandons où nous voulons aller.
Nous aimerions voir des baleines. C’est la période où les baleines à bosse sont de passage sur la côte brésilienne et Caravelas est une ville très importante dans ce tourisme spécifique : elle est la plus proche de l’archipel d’Abrolhos qui est très prisé des gros mammifères.

Les tour opérateurs que nous contactons disent qu’ils n’ont pas assez de personnes pour faire une sortie en mer. Nous nous laissons quelques heures pour décider et avançons déjà sur la route principale qui va vers le sud. Le trajet d’Itabela dure 3 heures et nous arrivons à midi à Teixeira de Freitas, une autre grande ville carrefour sur la route principale.
Il faut donc décider : soit nous allons à Caravelas même si nous ne voyons pas de baleines, soit nous partons à Vitória, non préparés et sans logement.
C’est décidé, vite vite, nous prenons le bus pour Caravelas.

Encore deux heures, et franchement c’est assez ! J’ai chaud, mal partout, ces changements à répétition sont fatigants. Une pirogue et 3 bus (9 heures de route) et nous arrivons dans un tout nouveau paysage.
C’est épatant que jusqu’à présent tous les endroits où nous nous sommes arrêtés soient si différents !
Nous sommes dans une ville un peu plus grande (un peu plus de 20000 habitants) mais elle a l’air complètement déserte. Bon, ok, c’est la sieste quand on arrive ! Pendant la sieste on ne voit jamais personne, au moins jusqu’à 15h les villages sont morts.

Nous allons juste en face de la gare et entrons dans un bâtiment qui ne paie pas de mine. La vieille dame dit qu’il lui reste une chambre que nous prenons. Elle est grande et TRES simple, voir un peu limite mais nous sommes fatigués et ne savons pas où nous trouverons autre chose, puis c’est juste pour une nuit alors ça va. En plus, elle est cadeau, pour 50 reals la nuit on peut pas avoir quelque chose de mieux (12€ à peu près), et elle est très bien placée.

Nous ne nous attardons pas et allons explorer. La ville a eu son heure de gloire, il y a de jolies façades un peu décrépies, beaucoup de couleurs comme toujours, une jolie église et c’est au bord de l’eau. Les gens nous regardent un peu surpris comme s’il était incongru de nous trouver là, et un peu plus loin c’est un groupe de collégiennes déjantées qui se jettent sur nous pour nous « interviewer »  pour un devoir d’école, nous sommes sûrement les spécimens les plus intéressants de la journée !
Il n’y a sinon pas grand-chose à part des tour opérateurs, un centre de conservation  des baleines à bosse et un musée sur l’archipel et sa faune.
Les tours opérateurs nous confirment que nous sommes les seuls intéressés et qu’il faut minimum dix personnes. Dommage.

Nous allons alors à « l’Instituto Baleia Jubarte » et immédiatement on s’occupe de nous informer sur la star locale. Il y a beaucoup d’informations, c’est très intéressant. Alors Tobi commence à parler de son projet  ballenar .
Il a réalisé il y a quelques années un site internet (www.ballenar.de) pour recenser les baleines observées au large du Panama et les enregistrer dans une base de données à partir des coordonnées GPS. C’était un projet ambitieux qui lui a valu des récompenses, mais si l’on ne communique pas dessus et que personne ne l’utilise ce sera perdu.
Nous avons très vite été invités à monter dans les bureaux et rencontrer le directeur et toute l’équipe pour parler du « portail » qui malheureusement est déconnecté de la base de données et ne fonctionne pas en ce moment. Pour Tobi c’était une très intéressante rencontre pour échanger des informations, de quoi avancer dans ce projet. Pendant cette journée nous avons vraiment rencontré beaucoup de personnes passionnées par leur travail et par les baleines, c’est visible autant dans la fierté qu’on peut lire dans leurs eux que dans leurs apparats (tatouages, bijoux, habillement, tout est baleine!). Une véritable dévotion !

Le lendemain (30 septembre) nous avons loué des vélos (2€ la demi journée on peut rien dire) et sommes allés explorer la plage à 10 kilomètres du village. Il y a énormément de vélos ici, c’est le mode de transport de tout le monde. D’ailleurs pas d’antivols, les vélos sont posés comme ça et il semble qu’ils y restent.
La plage n’est pas la plus belle que nous ayons vue. Le village se situe à la rencontre de plusieurs petites rivières (la principale, le rio Caravelas) et est aussi une zone de mangrove qui se remplit à chaque marée haute. Du coup, l’eau n’est pas claire.
Comme nous sommes en basse saison et probablement les seuls touristes, la « barra », la zone balnéaire, est un peu triste. Les bars et restaurants sont fermés et c’est peu entretenu. Nous ne nous y attardons pas.
Le point le plus agréable est la visite de ce « centre de visiteurs du parc Abrolhos » où nous nous sentons minuscules près de la réplique grandeur nature d’une baleine à bosses très bien réalisée.
Nous apprenons encore plein de choses sur cet archipel que nous ne pourrons malheureusement pas visiter, sur sa faune et sur les baleines bien sur.
Les baleines « jubarte » comme on les appelle ici ne vont pas tarder à partir en Antarctique se nourrir, puisqu’elles ne mangent qu’en été et vivent de leur réserve le reste de l’année. Elles se nourrissent essentiellement du krill (des petites crevettes). Non, elles ne peuvent pas manger un humain, même si elles sont énormes elles ont une toute petite gorge et filtrent directement ce dont elles ont besoin.
Ici rien qu’au mois de septembre il a été vu une centaine de baleines. Dans ces eaux tropicales elles se reproduisent et mettent bas. La gestation est d’un an et quand le baleineau naît il fait déjà 5 mètres et pèse plus d’une demi tonne.
La baleine à bosse mesure 15 mètres en moyenne et pèse 25 tonnes. Les femelles sont plus grosses que les mâles. La plus grosse observée à ce jour est de 18 mètres.
Leur seule grande peur est l’orque qui s’en nourrit, même si c’est plus un danger pour les baleineaux que pour les adultes qui ont des techniques de défense très élaborées.
Elles sont très sociales et curieuses. Leur chant est lui aussi très élaboré c’est pourquoi c’est un spécimen de baleine très apprécié pour le « whale watching ».
Il y a tellement de choses à raconter c’est fascinant, surtout quand on rencontre des gens fascinés eux mêmes qui transmettent leur intérêt.

La journée passe tranquillement et nous nous apprêtons à reprendre le bus pour partir pour Vitória. Avant le départ nous nous assurons d’un endroit où poser nos bagages dès l’arrivée demain matin, après une longue nuit. La suite au prochain épisode !

Merci d’être avec nous !

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  5 comments for “Caravelas

  1. Moni
    2. octobre 2015 at 21:28

    Danke für die Texte in 2 Sprachen. Auch wenn wir im frz. Teil nicht alles genau verstehen, ist es für uns eine gute Übung und erfahren so noch einzelne Details. Merci Elodie pour les informationes sur les baleines ♡.

  2. Maman
    3. octobre 2015 at 8:15

    qu’elle est belle cette église bleue ! Quel dommage d’avoir raté les baleines!

  3. Britta
    5. octobre 2015 at 14:08

    Wirklich schade, dass keine Tour zu den Buckelwalen angeboten wurden. Sicherlich werdet ihr auf eurer Reise noch einmal die Gelegenheit dazu haben. Ihr seid ja richtige Frühaufsteher geworden.😚

    • Elodie & Tobi
      5. octobre 2015 at 14:27

      jaaa!!! es ist auch schön so früh aufzustehen, man hat so viel Zeit! Hier ist um 18:30Uhr schon dunkel 🙂

  4. Jette&Jarda
    15. octobre 2015 at 17:54

    Spannend! Zum Glück habe ich “baleine” erst neulich bei DUOLINGO gelernt…
    Jette

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